samedi 23 juillet 2022

C'est dégeulasse!




Pas plus tard qu'hier, la communauté internationale applaudissait l'accord sur les céréales qu'avaient signé l'Ukraine et la Russie, par l'entremise du président turc et du secrétaire général de l'Organisation des nations unies. 


L'entente permettait d'espérer que, en poussant un peu, on finirait peut-être par trouver une solution diplomatique à la guerre.


Or voici que, ce samedi, les Russes, qui avaient accepté que les céréales sortissent par les ports ukrainiens de la mer Noire, bombardent Odessa.


Alors, maintenant, si les Russes sont aussi fourbes que les Yankees, c'est vraiment dégueulasse!


vendredi 22 juillet 2022

Catalogue

 


Allez donc empêcher un être humain de faire le con


L’auteur, un journaliste habitué aux points chauds de la planète, lègue, maintenant qu’il goûte une retraite heureuse, son testament à la fois professionnel et philosophique. Fasciné par les tribulations qui ont caractérisé le siècle, il ne peut s’empêcher de s’interroger sur les mobiles profonds de l’âme humaine et d’en tirer des conclusions qui ne peuvent laisser personne indifférent. La démonstration qu’il élabore se fonde exclusivement sur des faits historiques relativement contemporains (depuis la Première Guerre mondiale jusqu’à nos jours). Surtout intéressé par les tractations de coulisse, mais néanmoins abondamment documenté, l’auteur épluche littéralement les motivations des décideurs qui furent à la fois les initiateurs et les victimes des événements qui ont forgé l’époque contemporaine. Après la Grande Guerre, il critique tout aussi sévèrement la politique franco-britannique de l’appeasement (en particulier l’accord Daucou, de sinistre mémoire) durant l’entre-deux-guerres. Il s’en prend également aux causes qui ont transformé un simple conflit frontalier européen en ce qui a été connu comme étant la Deuxième Guerre mondiale. Celle-là même qui a amené dans son sillage toute une série de conflits nationaux qui ont été pudiquement camouflés sous l’appellation « décolonisation ». Or peu d’événements dans l’histoire se sont répétés autant, depuis l’Asie jusqu’à l’Afrique, dans un laps de temps aussi court, sans que pour autant les pays colonialistes acceptent de tirer les leçons évidentes de leurs politiques. Au contraire, cette incapacité à accepter les faits, cet entêtement à vouloir les plier à des volontés héritées d’un autre âge vont culminer avec la guerre du Vietnam dont l’Amérique subira les cuisantes conséquences pendant des années. C’est au dernier chapitre de son essai que l’auteur explique quelle est la prémisse de départ de sa réflexion, une prémisse qui a germé dans son esprit au plus fort de l’offensive du Têt, alors que le haut commandement américain n’hésitait pas à affirmer qu’il fallait « bombarder les villes vietnamiennes afin de les sauver ». C’est au hasard de cette bourde, qui a braqué une part importante de la population contre l’occupation étrangère, que l’auteur a compris ce trait incontournable de l’âme humaine : quels que soient les avantages qu’une situation confère à l’une des deux parties dans un conflit, il existe toujours un pourcentage de chances pour que cette force se retourne contre celui qui en dispose. Jamais l’issue d’un conflit ou d’une lutte active n’est assurée. Dans tous les cas, il existe ce que l’auteur appelle le « Facteur C » (pour « croc-en-jambe ») et qui constitue le seul véritable incontournable de l’être humain.


 – Philippe Émault – 320 p. – 1991 – Le succès de son essai a obligé l’auteur à sortir de sa retraite. Il donne maintenant une série de conférences en Europe et au Québec afin de sensibiliser la population aux risques de la complaisance envers les détenteurs du pouvoir.


jeudi 21 juillet 2022

Le discret... dité

 


Re-vaccinez-vous, qu'ils disaient

 

L'article ici





mercredi 20 juillet 2022

Que sème Houle?




Hugo Houle est un champion cycliste originaire du Québec. Il atteint le statut professionnel en 2011. Il court ensuite pour différentes équipes et, en 2022, il est recruté par l'équipe Israël-Premier Tech. En juillet de la même année, il remporte une étape du Tour de France. À la suite de sa victoire, il déclare qu'il est très heureux de gagner pour les CAnadiens. Brave petit.


Israël-Premier Tech est une équipe cycliste créée en 2015. Son principal bailleur de fonds est le milliardaire cAnadien Sylvan Adams vivant maintenant en Israël. Comme il l'explique lui-même, «les membres de l'équipe sont des ambassadeurs du pays d'Israël. On utilise le sport pour […] porter l'image du pays.»


Nul doute que Hugo dédiera en partie cette brillante victoire au peuple palestinien qui bénéficie tant de la générosité de l'État d'Israël dont l'image est tellement resplendissante. Brave petit.



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Ainsi Dieu


À l’aide d’une perspective historique, l’auteur démontre de manière convaincante que la place de la religion dans le monde contemporain n’est pas menacée, contrairement à ce que certains auraient pu croire avec le triomphe de la société postindustrielle, en Occident tout au moins. En effet, du point de vue historique, la constitution des pouvoirs à travers les siècles n’a jamais été possible, sauf en de très rares occasions, sans l’appui soutenu, sinon la mainmise, de l’élément religieux. Depuis l’aube des temps, la divinité, que son concept soit polythéiste ou monothéiste, a toujours été au centre de la dynamique sociale. L’auteur dresse un bref tour d’horizon en étudiant les trois principaux types de société que l’Occident a connus au cours de son existence. Avec des avancées et des retours en arrière, l’Europe a développé successivement des systèmes politiques théocratiques, aristocratiques et ploutocratiques. Chaque fois, l’aval du religieux était essentiel non seulement à la légitimité du pouvoir, mais aussi à l’exécution harmonieuse et systématique des fonctions sociales. Le nombre d’exceptions étant tellement restreint, il a bien fallu se rendre à l’évidence qu’elles ne pesaient que d’un poids extrêmement faible. Ce modèle s’applique encore mieux dans la sphère musulmane où, avec les résurgences périodiques de l’intégrisme, l’influence religieuse demeure incontournable. De même, au sein des dernières sociétés primitives de la planète, le pouvoir, essentiellement théocratique, est non seulement influencé, mais également exécuté par le domaine religieux. En deuxième partie de son ouvrage, l’auteur s’interroge sur les facteurs qui ont obligé jusqu’aux sociétés les plus évoluées du monde à garder vivante l’idée de la divinité, même après que les grandes transformations sociales et scientifiques aient battu en brèche non seulement l’idée de l’existence de cette divinité, mais également l’influence temporelle de ses zélotes. Or, ses réflexions l’amènent à conclure que, si le besoin collectif strictement religieux s’est effacé devant les découvertes de la science, si le besoin individuel s’est atténué quant aux questions morales, sinon eschatologiques, le besoin socio-économique a pris clairement le pas sur tous les autres. Le contrôle des masses, au plan social et non moral, se trouve facilité par une institution présente à tous les niveaux. Même si son influence morale s’est atténuée, son omniprésence la rend plus à même de rendre compte des mouvements intellectuels au sein des masses laborieuses. Cette fonction de courroie de transmission explique abondamment pourquoi la fonction religieuse, au sein de nos sociétés, a toujours entretenu une collusion si étroite avec les élites dominantes.


 – Arthur Samise – 608 p. – 1994 – Rarement un ouvrage polémique aura été aussi soigneusement structuré que cet essai dû à la plume d’un éminent intellectuel qui, après une carrière éblouissante en Europe, a élu de s’installer au Québec.


mardi 19 juillet 2022

Si boire il faut


 

Sans tancer


 

lundi 18 juillet 2022

Colle à beau

 



Volodymyr Zelensky a limogé la procureure générale et le chef des services de sécurité d'Ukraine.


En effet, il soupçonne que certains de leurs subordonnés auraient collaboré avec l'envahisseur russe. Pourquoi les virer eux-mêmes, plutôt que de leur demander de faire le ménage dans leur écurie? Peut-être qu'il n'y a pas que les subordonnés qui sont des collabos.


Mais avant de laisser entendre que le beau Volodymyr commence à sombrer dans la paranoïa, rendons-lui justice. Côté collabo, il en connaît un bout, lui qui, depuis trois ans, est littéralement à genoux devant les Yankees. Finalement, il n'y a rien comme un collabo pour en flairer un autre.


Soulignons en conclusion que la procureure générale et le chef des services secrets sont en fait – et respectivement – les représentants légitimes de la loi et de l'ordre. Deux notions qui, par les temps qui courent, ont la fâcheuse tendance de coller à droite. 


Quand on les applique encore…



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À quelle heure réglez-vous votre réveil ?


Essai mi-figue mi-raisin sur le monde contemporain tel qu’il apparaît vu sous l’égide du réveille-matin. Que ce soit dans sa symbolique même, dans son utilisation ou dans sa représentation, le réveille-matin, qui occupe une place prépondérante, prend, dans cette vision toute personnelle, une dimension très particulière. La question que pose l’auteur afin de bien situer le lecteur devant cet ouvrage assez unique est : « À quelle heure réglez-vous votre réveille-matin ? » L’auteur se livre à une analyse amusante selon que les gens règlent l’appareil avec quelques minutes d’avance, quelques minutes de retard, ou selon que le réveil appartient à des puristes qui ne peuvent souffrir qu’il ne soit pas à l’heure juste. À partir de cette catégorisation en apparence anodine, et des subdivisions qu’il constitue en utilisant des indicateurs simples, l’auteur dégage seize types d’individus qui entretiennent tous un rapport unique et caractéristique avec le réveille-matin. L’auteur se tourne ensuite vers le monde de l’art où il est obligé de constater que le réveil est sans doute l’objet contemporain le moins illustré dans les formes d’art qui se sont créées après son invention. Pratiquement absent, il apparaît parfois, le plus souvent sous des formes inusitées comme en font foi les montres molles de Dali, sous le pinceau de quelques grands maîtres contemporains. On le voit encore moins en sculpture et en danse et si, d’aventure il fait une apparition timide sur la scène, c’est le plus souvent uniquement comme appareil de bruitage. Dans les médias récents, il ne fait guère meilleure figure à la télévision où il est littéralement et systématiquement caché, même lorsque, dans certaines dramatiques, l’action se transporte dans la chambre à coucher. Il n’y a guère qu’au cinéma où le réveille-matin apparaît plus ou moins régulièrement. Là, il représente le second objet subissant le plus de mauvais traitements, après l’automobile. Sur le plan social, le réveille-matin est devenu, au fil des générations, le pôle vers lequel convergent les ressentiments de la plupart des gens qui déplorent la perte de liberté sans cesse croissante qui est devenue le lot des sociétés industrielles et postindustrielles. Le réveil est-il devenu un symbole d’ignominie ? Sans doute, répond l’auteur, et les nouvelles formes dont on veut l’affubler, au hasard des modes faciles par lesquelles passent pratiquement tous les objets, ne réussiront certainement pas à le réhabiliter en sa qualité de tortionnaire du petit matin.


 – Rob Benson – Première publication : 1986 sous le titre Rise and Chime – Traduit du canadien par Annie Tanz – 418 p. – 1998 – S’agissant sans aucun doute du premier ouvrage à tenter de réhabiliter un des objets les plus détestés de notre environnement immédiat, cet essai, par son ton mordant, a une portée universelle. En considérant un simple objet, l’auteur, professeur de communication à la Simon Fraser University du Manitoba, fait ressortir tout le signifiant qu’il renferme, démontrant par là que, au-delà de l’utilité immédiate, n’importe quel objet peut devenir un témoignage de la civilisation qui l’a créé.


dimanche 17 juillet 2022

Montréal vue du sol


 

La grande démarche du pardon




Après moult tergiversations, il appert que le pape Frenchie Ier va visiter le CAnada dans les prochaines semaines. On sait qu'il avait eu des problèmes de santé dernièrement, ce qui avait remis en question tout déplacement. Mais, retapé, il devrait faire le voyage pour le plus grand bonheur de tous.


Cette visite – comme toujours aux frais de la princesse – comporte deux aspects. D'abord, c'est bon pour sa gloriole personnelle. Les foules vont accourir; les gens vont l'acclamer; des personnes qui ne s'y pointent jamais normalement assisteront à la messe qu'il célébrera. Bref, c'est tout bénef.


Ensuite, il est là pour présenter des excuses quant aux traitements infligés dans les pensionnats autochtones tenus par le clergé, tandis que le gouvernement cAnadien fermait les yeux. On imagine déjà très bien l'essence de son propos: il faut maintenant pardonner et oublier.


Eh bin, et pourquoi pas? Au fond, on a bien oublié que, en tant que primat de l'Église argentine, il a supporté la junte militaire pendant la sanglante répression.


Alors…