samedi 5 novembre 2022

C'est pas la peine de s'appeler Le Pen!

 



Marine Le Pen, jusqu'à hier présidente du Rassemblement national (RN), a été remplacée à ce poste par un jeune fachodéputé de 27 ans, Jordan Bardella.


Cette succession se produit alors que la formation d'extrême droite tente une stratégie de «banalisation» de son programme, c'est-à-dire de vendre le fascisme à la française auprès de sa population.


Fort heureusement, il est dans l'ADN du RN, et de toute l'extrême droite, de se mettre les pieds dans le plat, cette dernière formation politique devant faire face à un autre incident à caractère raciste qui a été déclenché par un de ses députés à l'Assemblée nationale.


Bref, peu importe qui est à la barre, le RN en sera pour sa Pen.









vendredi 4 novembre 2022

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Le doute massaïs


Alors que la révolte des Mau-mau a pris les autorités par surprise, une riche famille de planteurs d’origine britannique se retrouve isolée dans sa demeure kenyane une nuit de pillage et de violences où les Massaïs et les Kikouyous, ethnies rivales, s’affrontent. La route ayant été coupée par l’une ou l’autre faction, la famille organise la défense de la maison avec les moyens à sa disposition. Alors que les hommes placardent portes et fenêtres tout en aménageant des meurtrières, les femmes nettoient les armes et préparent pansements et provisions en vue du siège qui s’annonce, tandis que la radio ne fait que confirmer l’impuissance des autorités à leur porter secours. La plus jeune des filles, étrangement indifférentes à l’activité fébrile qui l’entoure, dédaigne les tâches guerrières et s’entretient en aparté avec chacun des membres de la famille au sujet du sort d’un de ses oncles, l’aîné de sa génération, dont l’existence, et surtout la disparition, fait l’objet d’un étrange tabou au sein de la famille. C’est à partir d’une vieille photo découverte dans les archives familiales qu’elle mène son interrogatoire discret. Interloqués, ses frères et soeurs demeurent assez vagues quant à leurs souvenirs, mais sa mère est nettement moins ouverte. Est-ce elle qui attire l’attention du père sur l’étrange attitude de sa fille ? Quoi qu’il en soit, il n’hésite pas, malgré l’urgence de la situation, de venir parler avec celle dont l’insistance finit par avoir raison de sa patience. La colère de son père ne fait qu’attiser la curiosité de la jeune fille qui finit par jeter son dévolu sur sa vieille tante, la soeur de sa mère, aux manières un peu particulières. Considérée par le clan comme instable, elle finit, dans l’atmosphère irréelle de cette veillée d’armes, à avouer un terrible secret. En effet, la jeune fille apprend alors que cet oncle mystérieux avait conçu, une vingtaine d’années auparavant, de rétrocéder ses terres aux tribus kikouyoues et massaïs de la région afin de les mettre à l’abri de la misère où les avait jetées la voracité des colons blancs. Le père de la jeune fille, le cadet de la famille, avait vu d’un mauvais oeil cette idée. Le conflit entre les deux hommes avait fini par dégénérer un jour de beuverie et l’irréparable s’était alors produit. Le meurtre de l’aîné par le cadet avait été maquillé en accident par une famille plus ou moins complice. Horrifiée, la jeune fille ne sait quel parti prendre jusqu’à ce que le hasard lui donne l’occasion de confronter son père en privé. Les explications et les menaces n’ont aucune prise sur elle. Alors que des rôdeurs sont signalés, la tante incite la jeune fille à fuir. Elle se glisse à l’extérieur, mais un coup de feu se fait entendre et c’est son père qui la ramène morte à la maison.


 – Emma Sinne – 124 p. – 1988 – Avec une extraordinaire maîtrise, l’auteure de cette pièce démonte avec mesure et fermeté le mécanisme de la conspiration et révèle méthodiquement au lecteur les bassesses de l’âme humaine.


mercredi 2 novembre 2022

Ex-PLiQ action

 


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Le coût du lapin


Dans le sud de la France au début du siècle, deux familles paysannes dont les terres sont contiguës se détestent mutuellement. Cependant, à travers ce mur de haine irréfléchie, se sont tissés, à chaque génération, tout un réseau de contacts, parfois indirects, entre les membres des deux familles. Les fils cadets, voulant passer outre aux haines ancestrales, songent à réunir leurs terres afin de créer un grand empire de culture maraîchère. De même, l’un des fils aînés a sauvé la vie à son vis-à-vis pendant la guerre. Quant aux femmes, elles ont établi des liens qui ont transcendé les générations et qui, s’ils sont plus discrets, sont encore plus solides. Cependant, en dépit de ce qui les unit, les deux familles, peut-être davantage par tradition que pour tout autre motif, donnent le spectacle d’un affrontement permanent et sans pitié. Mais cet affrontement, qui nourrit d’une joie morbide la région environnante, risque d’en arriver à une conclusion inattendue. En effet, l’une des deux familles, la moins fortunée, composée d’éleveurs de lapins depuis au moins quatre générations, est tombée dans une dèche sévère. Afin de relancer l’exploitation familiale, il lui faut trouver de l’argent. Mais les prêteurs se font rares, car la situation de conflit endémique laisse présager le pire aux banquiers et autres financiers quant à leur capital. Désespérée, la famille ne sait vers où se tourner quand, soudain, un prêteur anonyme, par le biais du notaire, leur annonce qu’il est prêt à leur avancer l’argent nécessaire. À leur insu, ce mystérieux prêteur n’est autre que le patriarche du clan rival, importants cultivateurs maraîchers. Contre l’avis des siens, qui éprouvent quelque scrupule à se débarrasser de si bons ennemis, il accepte de détenir la dette. Mais, tandis qu’il voudrait rester dans l’anonymat jusqu’au bout, le notaire lui fait savoir qu’il devra à tout le moins assister à la signature du contrat, ne serait-ce que pour y apposer son nom. Ce pieux mensonge de la part de l’homme de loi n’est que la manifestation de la tendance montante au sein du village de voir cesser les hostilités entre les familles, espérant ainsi que, mis en face l’un de l’autre, les chefs des clans accepteront, pour le bien commun, de mettre leur haine de côté une bonne fois pour toutes. Mais la signature du contrat ne se déroule pas comme prévu, bien au contraire. Si le vieux préteur se montre narquois à l’égard de son futur débiteur, ce n’est pas son attitude qui marque la rupture. La fierté des démunis se trouve chatouillée à l’idée de devoir quoi que ce soit à des ennemis de toujours. Aussi, renonçant à cette ultime planche de salut, le chef de famille lâche tout son élevage de lapins dans le champ de ses voisins. Ce geste de désespoir aura des conséquences tragiques.


 – Victor Boillot – 388 p. – 1991 – Écrivain de la tradition, l’auteur descend d’une vieille famille du terroir. Successeur indiscutable de Pagnol et de Giono, il sait rendre dans son écriture toutes les nuances de couleur et de chaleur de la terre dont les seuls véritables engrais sont la sueur, les larmes et le sang.


mardi 1 novembre 2022

Saisons à l'urgence




Ai-je besoin de vous rafraîchir la mémoire?


En 2020, quand a commencé l'épidémie de Covid-19, le souci premier de nos chers dirigeants, principalement ceux de ma CAQ, était d'éviter l'implosion du système de santé. On connaît la rengaine: restez chez vous, portez un masque, lavez-vous les mains, respectez le couvre-feu, évitez de voir les gens, travaillez depuis votre domicile, etc.


En effet, que se serait-il passé si les urgences devaient être prises d'assaut par une foule de personnes malades? C'est-à-dire plus que lors des deux dernières décennies.


Eh bien, les choses sont revenues à la normale. La Covid est maintenant devenue une maladie saisonnière comme la grippe et les urgences sont au bord de la rupture, comme à toutes les saisons.


Si les urgences sont à bout de souffle, devrait-on se remettre à porter le masque?





lundi 31 octobre 2022

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La cire Constance


« Pour un lustre constant, vive la cire Constance ». C’est avec ce slogan d’un autre âge que la fortune d’une famille s’est bâtie depuis le début du XXe siècle, par-delà les crises, les guerres et les conquêtes. Femme douce et pourtant assez autoritaire, la grand-tante Constance dont les parents avaient été ruinés au lendemain de la guerre franco-prussienne, avait, toute jeune, décroché un emploi de gouvernante. Pour tout héritage, elle possédait une recette d’encaustique à base de cire d’abeille qui assurait à toutes les surfaces, qu’elles soient en bois ou autre, un fini impeccable. Son travail de gouvernante l’ayant mise en contact avec des gens assez au fait du monde des affaires, elle avait commercialisé son produit et, grâce à lui, avait pu rendre à sa famille sa position d’antan. Mais les années ont passé, et si le fantôme de Constance continue de flotter dans le manoir qu’elle a tant contribué à faire briller, au propre comme au figuré, les revers de fortune se sont accumulés. Depuis la mauvaise mise en marché du produit jusqu’à la désaffection du public envers la cire, principalement à cause des nouvelles matières entrant dans la construction des maisons et l’assemblage des meubles, la famille est en passe de retourner à sa dèche originelle. Le seul remède que l’on a pu trouver à cette menace qui se profile a été de contracter un bon mariage pour la fille cadette, une belle jeune personne de vingt ans, dont le fiancé, et sa fortune, pourront sans problème prendre l’entreprise familiale à charge. Si le clan est restreint en nombre, il n’en va pas de même des ambitions de chacun de ses membres. En effet, la peur de la faillite annoncée a exacerbé les craintes de chacun. Aussi tous se croient-ils en droit de poser leurs propres conditions afin de faire de ce mariage un franc succès. Mais les intérêts divergents n’arrivent pas à créer l’harmonie qu’une telle occasion exige. Aussi, les discussions prennent-elles un ton acerbe où les membres de la famille s’accusent mutuellement d’avoir mené l’entreprise à la ruine. Alors que la tension est extrême, les beaux-parents et le futur époux font annoncer leur visite impromptue. Tandis que leur arrivée inopinée force la famille à restaurer un semblant de respectabilité, les couteaux volent bas alors que les échanges en apparence polis s’engagent avec les visiteurs. Pressés d’avancer leurs pions, les membres de la famille, sous l’oeil toujours consterné de Constance, tentent maladroitement de se faire bien voir par la future belle-famille. Bientôt excédés par cette atmosphère étouffante, les jeunes amoureux décident de fuir l’endroit alors que la querelle reprend de plus belle. Un crissement de pneus fait taire tout le monde et annonce un dénouement tragique.


 – Mathieu Faisse – 164 p. – 1992 – Cette pièce, à la fois critique sociale, pour son côté tragique, et histoire fantastique, puisqu’elle met en scène un fantôme, demeure un must de la production théâtrale européenne de notre fin de siècle.