samedi 19 mars 2022

Influenceurs complotistes




Eh oui, ce bon quotidien La Presse n'hésite pas à publier un article dénonçant les «influenceurs complotistes» qui relaient la propagande du Kremlin ici même, au Québec. Est-il besoin de souligner le fait que la propagande russe est bien entendu néfaste, tandis que celle que diffusent nos médias impartiaux est toujours parfaitement crédible?


Ainsi, il est absolument faux qu'il y ait des néonazis en Ukraine; totalement faux que des laboratoires y produisent des armes biologiques sous l'égide yankee; foncièrement faux que les populations russophones y aient subi une répression quelconque; entièrement faux que, pendant des mois avant le début de la guerre, les populations civiles des républiques séparatistes ont été pilonnées par l'artillerie ukrainienne. 


Bien évidemment, il y a des illuminés qui racontent n'importe quoi, ce qui est fort heureux, si l'on cherche à détourner l'attention des autres qui ne trouvent rien de mieux que de présenter des preuves de ce qu'ils avancent. C'est bien là qu'on reconnaît à ces complotistes leur côté «influenceur».


D'ici à ce qu'ils se retrouvent tous dans un avion à faire la fête comme des cons, il n'y a qu'un pas.


Un avion russe, bien entendu.


vendredi 18 mars 2022

Catalogue

 



Je ne suis modeste que par mesure de perfection


Jeune homme très imbu de lui-même, Jean-Marie mène une vie professionnelle trépidante alors qu’il oeuvre dans le milieu de la publicité. Déterminé et ambitieux, il déploie un talent certain dans son métier et mène ses subordonnés, et parfois même ses patrons, avec une main de fer. Comme ses capacités ne sont plus à démontrer, tous s’accommodent aussi bien qu’il leur est possible de l’attitude souvent désobligeante du jeune homme. En total contraste, sa vie privée est d’un calme surprenant. Il habite encore chez ses parents auprès desquels, s’il est d’une belle dévotion filiale, il déploie néanmoins la même arrogance quand vient le temps de faire prévaloir ses opinions. Entêté, il règne littéralement en maître à penser sur la maison, ce qui ne manque pas de provoquer des conflits avec sa soeur, plus jeune, mais tout aussi décidée que lui pour défendre ses points de vue. Alors que le conflit avec cette dernière s’envenime à cause de ses fréquentations, en particulier son nouveau copain qui semble hermétique à la supériorité intellectuelle de Jean-Marie, ce dernier est en outre chargé d’un dossier particulièrement délicat à son travail. En effet, le client insiste pour qu’une de ses représentantes assiste lors de chacune des étapes de la campagne dont il a commandé la conception. Très réticent à l’idée de travailler en équipe, Jean-Marie ne peut supporter quelque forme d’encadrement que ce soit. Mireille, sa nouvelle assistante, si elle est aussi ambitieuse que Jean-Marie, n’arrive pas à prendre au sérieux ses maniérismes, aussi les quiproquos embarrassants se multiplient-ils. Pris entre deux feux, que ce soit à la maison ou au travail, Jean-Marie se met à la recherche d’un exutoire. Par dépit, il commence à fréquenter un bar à proximité de sa boîte où, un soir, il tombe par hasard sur Mireille venue là se changer les idées. L’alcool aidant, ils s’ouvrent l’un à l’autre et finissent par passer la nuit ensemble. Embarrassés, ils adoptent alors une attitude contraire à leurs habitudes alors qu’ils deviennent taciturnes et fuyants, ce qui ne manque pas de surprendre ceux qui goûtaient leurs prises de bec comme des spectacles de choix. Quoique d’une prudence extrême, ils ne peuvent échapper à la passion qui les étreint. Surpris en flagrant délit alors qu’ils s’embrassent dans la salle de conférence, ils deviennent l’objet d’une attention de tous les instants. Cette attention gênante nuit considérablement à leur travail jusqu’à ce que vienne le moment de lancer la campagne de publicité. Cette dernière s’avérant un échec cuisant, leur comportement en est rendu responsable. Mis à la porte de son agence, Jean-Marie démarre sa propre affaire qui connaîtra, avec Mireille pour l’épauler, des débuts très... modestes.


 – Martine Nicaise – 220 p. – 1989 – Roman semi-autobiographique, l’auteure, qui a oeuvré dans le domaine de la publicité, dresse ici un portrait mi-figue, mi-raisin d’un monde artificiel et sans scrupule où la seule loi est celle du succès à tout prix. Ce roman offre des moments de rare bonheur où le lecteur ne peut manquer d’être pris d’un fou rire incoercible.

Des informations

Rudyard Kipling
Comme l'a si bien dit Rudyard Kipling, dans le temps, «la première victime de la guerre est la vérité.» Et, en tant qu'impérialiste passionné, forcené des guerres coloniales, il en connaissait un bout sur la question.


Chaque conflit, sans exception, produit sa ribambelle de mensonges ayant une double fonction: accuser l'adversaire de crimes de guerre et couvrir ceux que l'on commet soi-même.


On a «vu» et entendu ce que les Russes ont fait aux dépens de l'Ukraine. Mais si une image vaut mille mots, ces mots-là peuvent très facilement être détournés. J'en veux pour preuve un article concernant la désinformation présentement pratiquée par l'ensemble des médias occidentaux afin d'accabler les Russes en recourant à une propagande élémentaire. Mais à quoi bon élaborer un discours subtil quand, de toute façon, le public n'ira pas remettre en question ce qu'on lui sert sur un plateau d'argent de télévision; surtout à l'heure des informations?


Et, pour ceux et celles qui se posent la question: non, cela ne date pas d'hier.






mercredi 16 mars 2022

Ah! le Gault*, partez!




 * Le gault, ou argile de Gault (dite parfois «argile albienne»), est une formation d’argile raide de teinte gris-bleu à gris foncé, qui s'est déposée à profondeur moyenne dans des eaux marines calmes, au cours du Crétacé inférieur. [… Il] contient souvent des nodules phosphatiques en grande quantité, dont une partie est classée comme coprolithes, c’est-à-dire un excrément minéralisé, fossilisé (https://fr.wikipedia.org/wiki/Argile_du_Gault).

Catalogue

 

L’Italien de Prague


Aldo Pozzori est un habitué des cercles du pouvoir à Rome. Il est, au printemps 1942, mandaté par le gouvernement italien afin de le représenter pour travailler à l’élaboration de la grande aire de coopération économique de l’Axe en Europe centrale. Aldo n’est pas insensible à l’honneur ni aux avantages plus tangibles qui s’y rattachent. D’une part, sa femme est demeurée à Rome afin de s’occuper de son vieux père malade ; auprès d’elle sont restés les enfants. Pour la première fois depuis sa jeunesse, Aldo goûte enfin à la liberté qu’il a tant regrettée depuis son mariage. Il prend des leçons d’allemand et de tchécoslovaque auprès d’une femme de son âge qui ne tarde pas à devenir sa maîtresse. Mais c’est au hasard d’une des nombreuses soirées qui donnent tout son charme à la cité qu’il fait la connaissance d’une femme de plusieurs années sa cadette. Elle dit s’appeler Clara et travailler pour une compagnie de meubles de la région de Graz. Pendant les semaines qui suivent leur rencontre, Aldo ne peut oublier la jeune femme. Un soir, il croise à nouveau Clara, et profite de leur bref tête-à-tête pour avouer ses sentiments à la jeune femme. Il se noue alors entre eux une relation étrange baignant dans une constante clandestinité, alors que Clara impose à Aldo différents lieux de rendez-vous à chacune de leurs rencontres. Il découvre alors en compagnie de Clara toutes les ivresses de l’amour. Leur relation ne dure que quelques semaines, car il découvre que Clara est une militante que la Gestapo recherche activement. Il utilise alors sans vergogne son influence afin de lui fournir les moyens de gagner la Suisse. Peu de temps après le départ de la jeune femme, il demande à retourner à Rome, incapable de rester dans la ville qui a vu éclore le seul véritable amour de sa vie. À la fin de la guerre, il est rapatrié d’Allemagne en Italie où il est emprisonné, puis jugé pour crimes de guerre et collaboration avec l’ennemi. Son seul espoir d’éviter la condamnation est de prouver qu’il a aidé la résistance pendant la guerre. Malgré l’extrémité de sa situation, il hésite à parler de Clara, sachant que la révélation de cette liaison ajouterait à la honte qui afflige sa famille. Mais tiraillé par le désir qu’il a de revoir la jeune femme, il raconte son aventure de Prague. Une fois retrouvée, Clara accepte de témoigner en sa faveur. Acquitté, Aldo, dont les sentiments sont chamboulés par le retour de la jeune femme, s’attend à retrouver la vie difficile et morne qu’il a quittée. Mais, à sa sortie de prison, deux femmes l’attendent devant le portail.


 – Gino Alpa – Première publication : 1986 sous le titre Via Praga – traduit de l’italien par Blanche Happin – 444 p. – 1997 – Avec un ton qui n’est pas sans rappeler le néoréalisme italien de l’après-guerre, ce roman emporte le lecteur dans un tourbillon amoureux émaillé d’un érotisme puissant et extraverti. Une future pièce d’anthologie.

mardi 15 mars 2022

Nos chers amis saoudiens

 


Le missile soviétique


On apprend ce matin qu'un missile tiré par l'armée ukrainienne a causé la mort de civils dans la capitale de la province séparatiste du Donetsk.

Vous me direz sans doute que cela n'est rien de nouveau. D'une part, au cours d'un conflit, les victimes innocentes dépassent en nombre les pertes militaires. C'est une des grandes réussites des guerres industrielles. En plus, voilà quatre mois que les républiques séparatistes du Donbass se font bombarder par les forces ukrainiennes avec pour résultat qu'environ 13 000 civils l'ont payé de leur vie.


Mais si vous êtes un soutien inconditionnel du régime de Kiev et que vous êtes mal à l'aise de défendre cette bavure qui n'en est peut-être pas une, dites-vous que la manchette ci-dessus pourrait être réécrite ainsi: «Un missile de fabrication soviétique frappe une ville ukrainienne et fait des douzaines de victimes.» Pas un mot de faux, là-dedans.


Ce qu'il y a de bien, avec l'actualité, c'est qu'on peut lui faire dire ce qu'on veut.


lundi 14 mars 2022

Catalogue

 


L’Infante rit


À la cour de Philippe II d’Espagne, sa fille cadette, depuis son tout jeune âge, s’avère une observatrice critique et intraitable des comportements, et habitudes, du monde des adultes. Au fil des ans, elle brosse un portrait de plus en plus caustique de ce qu’elle juge indigne à la fois de nobles personnes et de vrais chrétiens, tant la corruption et les moeurs dissolues lui inspirent la plus profonde déception à l’égard de ceux dont le rang social ne devrait être que la manifestation tangible de leur grandeur d’âme. Elle en vient, à l’adolescence, à se tourner vers les siens, en particulier sa soeur aînée l’Infante, pour le réconfort dont elle a grand besoin alors que ses jeunes convictions sont minées par le poids terrible de la réalité. Peu de temps après, sa soeur tombe gravement malade. Assaillie par un mal peu connu, les médecins la placent en quarantaine de peur qu’elle ne contamine toute sa famille. Alors que l’Infante dépérit presque de jour en jour, la cour commence de plus en plus à se tourner vers la cadette et à la considérer comme la nouvelle Infante. De fait, celle-ci goûte les avantages de sa nouvelle position. Elle participe à tous les grands événements de la cour, aux ambassades venues de terres éloignées, et même des Amériques, et elle voit se former autour d’elle une cour d’arrivistes pressés de se rapprocher du trône. Quant à elle, bénéficiant de revenus accrus, elle s’entoure de musiciens, poètes, comédiens et peintres dont le rôle est de rendre la vie de la nouvelle Infante plus agréable et, à travers elle, celle de toute l’Espagne. Graduellement, cette existence palpitante lui tourne la tête et, alors qu’elle commence à prendre goût à son rôle prédominant, la cour apprend avec surprise et joie que l’aînée se remet de son étrange maladie. Lorsque cette dernière reparaît à la cour, elle s’offusque rapidement que l’on surnomme sa soeur « la petite Infante ». La cadette s’attache dès lors la haine de sa soeur qui cherche constamment des moyens de lui nuire. Malgré cette hostilité sourde, la petite Infante garde autour d’elle sa nuée de troubadours qui constituent désormais le clou de toutes les fêtes données à la cour par son père. Malgré les tractations de coulisse ourdies pour lui nuire, la cadette affiche en permanence une joie et une gaieté légendaires, qui lui attirent toujours les meilleurs sentiments de la fine fleur de la noble société espagnole. Or, le malheur s’abat sur la famille impériale. Les fils de l’empereur meurent les uns après les autres, ne laissant comme survivant que le frêle Philippe. L’Infante nourrit alors des espoirs quant à une éventuelle accession au trône. Cependant, lorsqu’elle apprend que l’épouse de son gringalet de frère met au monde un vigoureux garçon, elle sombre dans une profonde mélancolie et c’est alors sa soeur cadette qui la ramènera à la santé.


 – Laurent Bassin – 298 p. – 1995 – Poussant le souci de la vérité historique à des degrés inégalés, l’auteur, tandis qu’il amassait de l’information pour son roman, est devenu un ami personnel du roi Juan Carlos d’Espagne. Habitué à fréquenter l’une des dernières grandes cours d’Europe, il ressuscite dans son roman un monde aujourd’hui disparu.

dimanche 13 mars 2022

C'est nase!

 

L'article ici



Où ça, des nazis en Ukraine?


Premièrement, il n'y a pas de nazis en Ukraine.


Ensuite, s'il y en a, ce sont des néonazis, rien de plus.


Et puis, même si ce sont des néonazis, ce sont de bons néonazis.


Enfin, s'ils commettent des forfaits quand même, c'est pour notre bien, pas parce que ce sont des nazis. 


D'ailleurs, il n'y a pas de nazis en Ukraine. 


C'est nase!