samedi 5 février 2022

Père Spicass

 


vendredi 4 février 2022

Catalogue

 

Excusez-moi de me demander pardon


Dans un bureau du ministère des Postes, un naïf prénommé Hercule sert de tête de Turc à ses collègues. Non seulement prennent-ils un malin plaisir à se moquer de lui à chaque occasion qui leur est offerte, mais, en plus, ils ne se gênent jamais, du plus impitoyable à la plus timorée, pour lui faire subir quantité d’avanies toutes plus humiliantes les unes que les autres. Hercule, virtuel reclus au milieu de la grande ville, vit seul entouré de ses trois chats et, surtout, des portraits des plus grandes voix de l’opéra. Tous les soirs, il se laisse bercer par leurs prestations les plus brillantes et, à l’occasion, parvient à échapper de la sorte à sa morne existence. Parfois, le fantôme de Caruso ne dédaigne pas lui rendre visite, que ce soit pour prendre le thé, pour sérénader Hercule ou, plus prosaïquement, pour le sermonner et tenter de lui inculquer un peu d’agressivité afin que son entourage cesse de profiter de sa bonté et de sa candeur. Mais les remontrances et les cajoleries restent sans effet, et Hercule, entre deux envolées, poursuit sa vie immuable. Un jour, un événement incroyable vient perturber cette existence réglée comme du papier à musique : Hercule remporte une forte somme à la loterie. Sa discrétion naturelle aurait sans doute préféré passer l’événement sous silence, mais, sa photo ayant paru en première page des journaux, il devient, du jour au lendemain, une célébrité. À son travail, les choses ont grandement changé et sa nouvelle notoriété, combinée à sa fortune non moins récente, lui ouvre des portes qui lui étaient inaccessibles. Tandis que son comptable le presse d’investir son argent dans des placements sûrs. Caruso, pour sa part, le supplie de dilapider sa fortune, d’aller voir le monde et tout ce qu’il a à offrir. Même la tentation d’aller entendre les grands opéras ne parvient pas à l’ébranler. Au contraire, ayant pris sa décision, Hercule préfère offrir son aide pécuniaire à ses collègues qui acceptent avec empressement de se prévaloir de prêts sans intérêt. Seule compensation pour lui, Hercule ne demande qu’un « petit service » à ses débiteurs, sans préciser lequel. Au fil des semaines, on assiste à une procession dans son bureau où à peu près tout le monde vient étaler sa vie et ses problèmes devant celui que, hier encore, ils traitaient avec le plus profond mépris. Très rapidement, Hercule tient sous sa coupe la plupart des membres de son service, y compris son directeur et le supérieur de ce dernier. Du centre de la toile qu’il a ainsi tissée, il commence alors à manipuler son milieu de travail avec un art consommé, dressant les uns contre les autres les gens qui jusque-là s’étaient ligués contre lui. Devenu en quelque sorte le maître inconditionnel de son univers, il commence alors, avec la même imperturbable attitude, à régler les comptes accumulés au fil des ans avec, en secret, l’appui enthousiaste de Caruso qui vient désormais lui servir son thé.


 – Sébastien Tousseul – 318 p. – 1996 – Combinaison particulièrement réussie de récit fantastique et de tranches de la vie ordinaire, ce roman parvient, avec un rare équilibre, à créer un univers bicéphale, à la fois drôle et tragique.

Coup rage

 


jeudi 3 février 2022

Soulagement


 

Pique à tout

Faudra-t-il vacciner le vaccin?

La chose a été dite et répétée ad nauseam dans les médias: la moitié des personnes aux soins intensifs des hôpitaux souffrant de la Covid sont des non-vaccinées. Or, ces dernières ne constituent que 10% de la population québécoise. Donc, leur présence aux soins intensifs est totalement disproportionnée, ce qui fait dire aux analystes officiels et à tous les bien-pensants que ces individus sont responsables de la surcharge de patients qui menace notre système de santé en temps d'épidémie.


Cependant, j'inviterais ces gens à la critique si prompte d'y réfléchir à deux fois avant d'exiger que toute la population sans exception reçoive sa dose de potion, fût-ce à répétition. En effet, supposons que 100% des Québécois soient vaccinés, cela voudra dire que toutes les personnes admises aux soins intensifs pour cause de Covid seront des vaccinées.


Ce ne sera pas une très bonne publicité en faveur du vaccin…

 

mercredi 2 février 2022

Catalogue

 

Ex en Provence


Macha se remet péniblement d’une récente séparation d’avec Bruno, son amant, un homme avec qui elle a habité pendant plus de quatre ans. Celui-ci est parti vivre à l’étranger afin de poursuivre un vieux rêve : écrire un roman. Ses ambitions d’écrivain étant partiellement responsables de leur mésentente, Macha a vu d’abord d’un bon oeil ce départ. Mais, au bout de quelques mois, la nostalgie de la vie de couple et du bonheur passé lui revient. N’ayant d’autre confidente qu’une amie de longue date, elle s’ouvre à elle des lettres que son ancien amant lui fait régulièrement parvenir. Insensible aux arguments de son amie qui l’incite à le rappeler auprès d’elle, Macha préfère se laisser aller dans un état dépressif. Les lettres qu’elle reçoit se font sans cesse plus explicites alors que Bruno lui fait part de ses regrets, de l’amertume qu’il ressent à la suite de leur séparation et de la solitude dont il s’accommode fort mal. Invariablement, les lettres se terminent avec une demande de bien prendre soin de ses quelques affaires, car Bruno reporte sans cesse son retour à une date ultérieure. Entre-temps, Macha commence à recevoir d’autres lettres, tapées à la machine et nettement plus étranges celles-là, dont les enveloppes recèlent des photographies prises dans l’album dont elle est la seule détentrice et qui sont évidemment subtilisées tandis qu’elle est à son travail. Les interrogatoires qu’elle mène auprès de ses voisins ne lui sont d’aucun secours. Mais quelqu’un s’introduit chez elle pendant son absence et lui poste tout ce que cet inconnu lui subtilise, allant même jusqu’à lui faire parvenir des colis contenant des bibelots et un des tableaux du salon. Elle remarque cependant, au fil des envois, qu’ils suivent une suite chronologique, correspondant aux diverses étapes de sa relation avec Bruno. Appréhensive à l’idée de ce qui risque de se passer lorsque le dernier colis lui fera revivre l’amère séparation, elle décide de partir rejoindre Bruno pour lui demander des explications, convaincue qu’il a maille à partir avec l’étrange phénomène. Arrivée au point d’origine de la dernière lettre de Bruno, elle apprend qu’il est parti en direction du sud. Obligée de suivre sa piste, étape par étape, Macha fait la connaissance des gens qui l’ont connu et qui lui en parlent toujours en bien, allant même, dans un cas, jusqu’à l’envier d’être « mariée » avec cet homme. Lorsqu’elle le retrouve enfin, près d’Aix-en-Provence, elle se jette dans ses bras. Pendant, les jours qu’ils passent à se redécouvrir, Bruno lui annonce l’arrivée d’une visiteuse sans lui dire son nom. Anxieuse, Macha ne se doute pas qu’il s’agit de son amie, sa confidente et la complice de Bruno, qui a imaginé ce moyen de les réunir.


 – Annick Tita – 298 p. – 1993 – Très beau roman d’amour où l’auteure utilise à merveille l’absence pour lui donner à la fois force et prégnance. Ce n’est pas tant par la présence des gens et des choses qu’ils s’imposent, mais bien davantage par leur manque.

mardi 1 février 2022

Nul au carré




Vous souvenez-vous du choc que cela avait causé, il y a peu de temps? Quand le premier ministre du Québec, M. François le Gault* avait annoncé, le 11 janvier 2022, qu’il entendait taxer – comme dans une cour d’école – les non-vaccinés à hauteur de 800 $ maximum?


À ce stade-là de l'histoire, le chef du gouvernement avait déjà l’air d’un gros nul.


Comment allait-il faire pour identifier les fautifs, évaluer la gravité de leur refus et imposer une amende conséquente? Et que pouvait-il dire lorsque quelqu’un mentionnait les problèmes d’équité et d’éthique que cela sous-entendait? Il avait alors vasouillé des réponses très vagues.


Bref, cette fois-là, il a eu l’air d’un très gros nul.


Et voici qu’on apprend que, finalement, cette idée est sur le point d’être définitivement abandonnée par son principal défenseur. Car, faut-il le mentionner, il y avait un malaise évident du côté de la Santé publique avec cette histoire.


«Il est donc décidé de renoncer à l’idée de mettre en place une contribution santé pour l’instant, car le gouvernement préfère recourir à l’incitation plutôt qu’à la coercition. Il a confiance à l’esprit d’entraide et de discipline de la population du Québec, lesquelles sont ses qualités premières.» C’est ce qu’il va dire; peut-être pas au mot près, mais bon, le sens sera là.


Ainsi, il devra ravaler un peu de sa superbe, puisqu’il aura l’air non seulement d’un très, très gros nul; mais, en plus, d’un très, très gros nul prévisible.


Et cest un premier ministre...


Aïe! ça pince!







* Le gault, ou argile de Gault (dite parfois «argile albienne»), est une formation d’argile raide de teinte gris-bleu à gris foncé, qui s'est déposée à profondeur moyenne dans des eaux marines calmes, au cours du Crétacé inférieur. [… Il] contient souvent des nodules phosphatiques en grande quantité, dont une partie est classée comme coprolithes, c’est-à-dire un excrément minéralisé, fossilisé (https://fr.wikipedia.org/wiki/Argile_du_Gault).

Ukraignos 2,0

 



Hier, je mentionnais que, il n’y a pas si longtemps, le président ukrainien M. Volodymyr Zelensky avait grandement minimisé la prétendue menace russe à l’endroit de son pays. La page est désormais tournée et M. Zelensky est maintenant dégoulinant de gratitude envers ses alliés occidentaux qui lui ont fourni des armes comme jamais auparavant. 


Qu’il se méfie, d’ailleurs, car comme le disait, je crois, Talleyrand: «On peut tout faire avec des baïonnettes, sauf s’asseoir dessus.» Cela contredit effectivement le vieil adage si vis pacem, para bellum.


Mais l’afflux d’armes n’est pas le seul apport venant de l’extérieur. C’est toute une parade de chefs de gouvernement ou d’État qui est en train de s’organiser en direction de Kiev. Ainsi, on a annoncé la visite là-bas du britannique Boris Johnson, du polonais Mateusz Morawiecki et du turc Recep Tayyip Erdogan.


Bref, rien que du beau monde.


lundi 31 janvier 2022

Cofils-19

 



C’est avec un immense chagrin que l’on a pris connaissance de la nouvelle qui est tombée ce matin: le premier ministre du CAnada, le fils de Pierre Elliott Trudeau, est atteint de la Covid-19.


Dans son «twitt», il a conjuré les gens du CAnada de se faire vacciner et de recevoir toutes les doses de rappel. Comme il est multivacciné lui-même, on réalise à quel point cela s’avère nécessaire.


En toute sincérité, on lui souhaite un prompt retour à la santé, tant physique que mentale.


Ukraignos

 

L'article ici



L’histoire n’a guère fait la une des médias occidentaux, il y a quelques jours, ce qui ne la rend pas moins intéressante.


Comme chacun sait, en ce moment, une grave crise internationale s’est développée en Europe orientale avec l’Ukraine au centre d’un potentiel conflit entre l’OTAN et la Russie. Devant la pression des pays occidentaux, la Russie avait entamé la concentration de troupes sur son territoire près de la frontière ukrainienne. Il n’en a pas fallu davantage pour que les Occidentaux, avec Washington à sa tête comme d’habitude, accusent Moscou de préparer une agression armée contre Kiev.


Depuis, la crise s’envenime de jour en jour alors que, de l’Europe à l’Amérique du Nord, les gouvernements parlent de sanctions économiques contre la Russie et, surtout, d’envoi de forces militaires et d’équipement vers l’Ukraine. Bref, on prépare un conflit majeur.


Et l’Ukraine, dans tout ça? Eh bien son président, le comédien* Volodymyr Zelensky, est intervenu dernièrement pour affirmer que 100 000 soldats russes à sa frontière ne constituaient pas du tout une menace. En outre, il a démenti les affirmations yankees selon lesquelles une invasion de son territoire était imminente. Il a même insisté sur le fait que, en tant que président de l’Ukraine, il était mieux au courant de la situation que quiconque. Une pierre dans le jardin stazunien, de toute évidence.


C’est pour dire à quel point la propagande yankee, et occidentale avec elle, est craignos.






* En effet, M. Volodymyr Zelensky a une formation de comédien. Il était donc taillé sur mesure pour une carrière en politique, tout comme le fils de Pierre Elliott Trudeau qui, lui, a une expérience professionnelle en mise en scène théâtrale au secondaire.






Catalogue

 

Et les gants


Jean-Christophe donne le ton par ses mises recherchées de dandy parisien à toute une faune pressée de voir ses dernières trouvailles dans le domaine de la mode. Séducteur impénitent, et un peu gigolo sur les bords, la vie lui apparaît bien davantage comme un jeu facile que comme une épreuve. Aussi évite-t-il systématiquement les pièges de la remise en question, et aussi, surtout dit-il lui-même, s’écartant comme d’une peste de tout ce qui pourrait s’apparenter à l’authentique sentiment amoureux. Ne frayant que dans les cercles de la bonne société, Jean-Christophe se considère comme un homme comblé qui ne demande rien de plus à la vie et dont le plus grand plaisir est de paraître en public en ayant à son bras une femme presque aussi chic que lui. Un jour, pourtant, alors qu’il visite une de ses récentes conquêtes, il arrive au moment d’un essayage. Jean-Christophe s’amuse d’abord aux dépens de la petite grisette qu’il trouve, quoique jolie, plutôt nunuche. Puis, sans qu’il sache pourquoi, il décide de la raccompagner jusqu’à sa boutique. Les jours suivants, il ne peut chasser l’image de la jeune femme de sa mémoire. En désespoir de cause, il se présente à la boutique et l’invite à sortir. Flattée, cette dernière accepte. Jean-Christophe est d’abord sidéré par le manque de raffinement de Marianne, que ce soit à table ou à la ville. Mais, malgré cela, il ne peut manquer de tomber un peu plus sous son charme et ne peut s’empêcher de désirer la revoir. Comme il n’a jamais caché ses conquêtes, il décide, avant de la présenter à ses amis, de faire son éducation. La chose devant se dérouler en secret, il ne peut la placer dans école spécialisée. Jean-Christophe se met au travail, prétextant s’absenter de la capitale quelque temps. Marianne et lui se retrouvent donc dans un huis clos où leurs caractères vont tour à tour s’affronter et se séduire réciproquement jusqu’à ce que l’amour arrive à faire en sorte que l’arroseur soit arrosé. Plus que jamais attaché à Marianne, il accepte de la suivre dans son monde où il découvre pour la première fois de sa vie les contraintes de la vie et, ce qui le bouleverse encore davantage, de constater que ces personnes sont, en définitive, plus heureuses que ses amis ou lui-même, aveuglés par l’opulence. Il réalise finalement que les deux grands pièges dont il se défiait tellement, la remise en question et l’amour, ne sont finalement que les voies sacrées vers ce que peu de temps auparavant Jean-Christophe considérait comme l’insaisissable bonheur. Ses amis d’hier, inquiets de ne plus le voir reparaître, finissent par se détacher de lui, jusqu’au jour où l’un d’eux estomaqué, ayant à son bras une des anciennes maîtresses de Jean-Christophe, découvre ce dernier, en corps de chemise, en train de ramer sur la Seine en compagnie de Marianne. Il s’ensuit la scène cocasse qui a donné au roman sa célébrité et son titre.


 – Robert Dicko – 298 p. – 1990 – La renommée du roman n’est plus à faire. Porté au grand écran, il a connu une seconde carrière lorsque le Festival de Reims a honoré le film de la Flûte d’or.

dimanche 30 janvier 2022

Quand on ne sait quoi dire…




Vendredi dernier, dans l’expectative de la manifestation des camionneurs à Ottawa, le premier ministre, le fils de Pierre Elliott Trudeau, s’est confié à la Presse cAnadienne.


Il a mentionné que les manifestants étaient: «Un petit groupe de personnes qui constituent une menace pour […] les CAnadiens. [Ces derniers] ne sont pas représentés par cette minorité qui s’en prend à la science, au gouvernement, à la société.»


Laissons de côté son manque de mesure devant une situation qui le dépasse entièrement et mettons les pendules à l’heure pour son propre bénéfice. Les manifestants n’en ont pas contre la science ou la société. Ils en ont ras le bol de son incompétence à lui. 


À preuve, les seules personnes qui ont été évacuées de la région métropolitaine d’Ottawa en prévision des événements qui allaient suivre furent lui-même et sa famille, incluant Mme Sophie Grégoire qu’on a eu, pendant un moment, un peu de difficulté à localiser.


Fort heureusement, toute la famille est en sécurité dans un lieu tenu secret, en toute transparence.