samedi 22 septembre 2018

La belle occase

Dans une entrevue récente, Alain Delon, cette grande vedette du cinéma français (sic), a déclaré qu'il s'en est fallu de peu, à son retour de la guerre d'Indochine, qu'il ne devînt souteneur, plutôt que comédien. Car, paraît-il, c'est ce qu'il est devenu.

Quoi qu'il eût pu décider à l'époque, on se surprend à penser qu'il aurait, de toute façon, raté les belles occasions de se taire.

vendredi 21 septembre 2018

L’orange est mûr



Selon le ministre des Affaires étrangères espagnol, M. Josep Borrell, lors d’une conversation récente (non datée) qu’il a tenue avec le président des Stazunis, M. Donald J. Trompe, ce dernier aurait suggéré de construire un mur le long du Sahara afin de contrer le flux migratoire en provenance de l’Afrique.

Mis à part le côté irréaliste du projet, sa relative inutilité dans le contexte, les frais pharaoniques qu’il impliquerait, il dénote en plus une profonde ignorance de la géographie. En effet, un désert aussi redoutable et vaste que le Sahara constitue en soi un obstacle colossal pour toute personne tentant de le franchir. Or, puisque tant de gens y parviennent, peut-on vraiment penser qu’un mur serait inexpugnable pour des individus déterminés à ce point?

Bien évidemment, la suggestion dénote non seulement une profonde ignorance, mais aussi une pitoyable incapacité à réfléchir. Le symptôme le plus criant est évidemment l’itération automatique des mêmes solutions pour tout problème.

Ce qu’il y a de sûr, avec le président Trompe, c’est qu’on est constamment à la limite du sophisme. Vous savez ce type d’argument faux, dans le genre de: «Le mur est orange; l’agrume est orange. Donc, l’agrume est mûr.»

Orange comme il est, M. Trompe est certainement mûr. Mais mûr pour quoi?…

jeudi 20 septembre 2018

mercredi 19 septembre 2018

Honte fière

L'article ici


En 1961, afin de prévenir une émigration massive à destination de l’Ouest, et aussi en guise de protection, les Soviétiques créèrent à la limite occidentale de leur sphère d’influence une barrière physique. Ladite barrière fut rapidement appelée «rideau de fer» par les pays du monde qui, en se pétant les bretelles, se surnomme abusivement «libre». Du même souffle, ces pays critiquèrent vivement l’érection d’une telle barrière, trop contents de pouvoir instrumentaliser la chose à des fins de propagande.

Le président yankee de l’époque, un certain John F. Kennedy, alla même jusque dans la partie ouest de Berlin afin de clamer haut et fort qu’il était un Berlinois. La chose fit d’ailleurs sourire certains germanophones, car, avec son accent, la phrase sonna comme s’il parlait d’une pâtisserie typique de la ville de Berlin; mais tout le monde avait compris.

Bref, le rideau de fer, qui devait s’écrouler en 1989, fut considéré comme une tache indélébile sur la réputation de l’Union soviétique et des démocraties populaires. Une fois qu'il eut disparu, les discours n’en finirent pas de rappeler à quel point cette chose avait été répréhensible; ne l’avait-on pas surnommé au moment de sa construction «le mur de la honte»?

Eh bien, aujourd’hui, des pays alliés de l’Occident, en particulier les pays baltes, sont en train d’ériger une barrière similaire à leur frontière avec la Russie. Et la raison est la même: afin de contrer un flux migratoire – celui-là en provenance de l’est – et de protéger – dans ce cas-ci, les pays de l’OTAN. Apparemment, le monde prétendument libre se sent assiégé par la Russie.

Mais ce mur-là, est-il le mur de la fierté? Peut-on poser cette question sans honte?



«Ich bin ein berliner!»

mardi 18 septembre 2018

Consens-US



Il est un mot qui, aux Stazunis, est un véritable épouvantail. En fait, ceux qui sont en désaccord avec ses principes le jettent à la gueule de leurs adversaires comme une injure; ceux qui appuient ses principes sous-jacents tentent de lui trouver toutes sortes de substituts afin de ne pas avoir à le prononcer en public.

Le mot tabou est «socialisme». Chez les Yankees, le terme de socialisme est ancré dans l’inconscient collectif comme une chose qu’il ne faut jamais prononcer. Pour beaucoup, il est même considéré pratiquement comme un crime contre l’humanité. Pourtant, au temps de la Grande Dépression, il existait là-bas un vigoureux courant de gauche, mais il fut éradiqué au cours de la guerre froide. Depuis, la notion même de socialisme n’y est promue que par une minorité d’illuminés. Même les plus pauvres des deplorables resserrent les rangs contre une fiscalité aux dépens des riches et un système de santé universel au bénéfice des pauvres.

Alors pourquoi? Eh bien, j’en suis venu à la conclusion que la notion de socialisme heurtait de front un des plus importants mythes yankees, celui de l’American dream, selon lequel dans le land of opportunity chacun peut devenir riche et puissant à force de détermination et de travail. Mais, réellement, cette idée est-elle vraiment opposée aux principes du socialisme? Et comment! Car le socialisme, c’est «tous pour un»; l’American dream, c’est «chacun pour soi».

Finalement, la réalité de l’American dream aura été «chacun dans la merde».

Sauf le 1%, évidemment.

lundi 17 septembre 2018

Rend Blais

Marguerite Blais

L’identité de l’inanité



Qui ne se souvient pas de cette pitoyable saga qui a déchiré le Bloc québécois, en février dernier?

Il faut tout de même rappeler les faits si on veut se faire une idée de toute la profondeur de la stupidité qui a mené à la scission. Tout d’abord, la formation politique venait d’avoir une toute nouvelle chef en la personne de Mme Martine Ouellet. Cette dernière était une partisane convaincue de la nécessité de faire la souveraineté du Québec. Rappelons également pour mémoire que le Bloc avait été créé à l’époque afin de défendre les intérêts du Québec – et son identité – à Tawa, et de faciliter ainsi son accès à l’indépendance.

Or, l’arrivée d’une «pure et dure» de l’indépendance au sein de leurs rangs avait été fort mal vue par certains des députés du Bloc. En fait, la majorité d’entre eux avaient fait sécession d’avec la chef, parce qu’ils considéraient – tenez-vous bien – que le fait de travailler à faire l’indépendance entrait en conflit avec leur mission de défense des intérêts du Québec. Pas mal pour de supposés indépendantistes, non? Évidemment, la véritable raison était probablement, ayant senti le vent tourner, qu’ils craignaient surtout de ne pas être réélus aux prochaines élections.

Maintenant que Mme Ouellet n’est plus là, les frondeurs étant parvenus à l’évincer, ces derniers reviennent sagement au bercail, convaincus de restaurer le statu quo. Ce faisant, ils ne se rendent même pas compte à quel point ils viennent de confirmer l’inanité de leur existence.

dimanche 16 septembre 2018