Le gag, ici, c'est que cette photo n'est pas du tout truquée. |
Au lendemain du référendum portant sur le Brexit, le ministre des Royaux-Munis d'alors, M. David Cameron, avait remis sa démission, laissant l'impression que là-bas, comme en France, tout finit par une chanson.
La machine à rumeurs, emballée comme toujours, avait prédit une course à sa succession longue et acerbe entre les deux favoris, Mme Theresa May et M. Boris Johnson, respectivement la modérée et l'extrémiste sur la question du Brexit. Or, il y a peu de temps, M. Johnson avait annoncé qu'il se retirait de la course à la chefferie du Parti conservateur au grand soulagement de beaucoup, de sorte que Mme May a été couronnée en l'absence d'autres candidats.
Mais voici que M. Johnson, à l'instar d'autres bestioles du même acabit, après qu'il est sorti par la porte est rentré par la fenêtre. À la suite d'une décision «surprise», Mme May l'a nommé ministre des Affaires étrangères. (J'ai mis «surprise» entre guillemets, car cette nomination a peut-être été le prix de son retrait de la course.)
La nouvelle a fait sursauter les chancelleries européennes. Avec toute la subtilité que le langage diplomatique peut déployer, nombre de voix ont souligné que Boris Johnson ne possédait pas les compétences pour assumer ce rôle, qu'il était un personnage à la crédibilité douteuse, qu'il avait fait preuve d'irresponsabilité par le passé, entre autres avec des déclarations plus ou moins avisées.
Soulignons que, à date – c'est déjà ça –, il ne sera pas requis de mener les négociations avec l'UE en vue du départ britannique – si la chose devait jamais se matérialiser –, mais que ces tractations seront menées par l'ancien secrétaire d'État aux Affaires européennes David Davis (un nom pareil, ça ne s'invente pas).
C'est amusant de constater la mutation qui afflige le personnel politique anglo-saxon des deux côtés de l'Atlantique avec un premier Donald Trump aux Stazunis et un autre taillé dans le même bloc aux Royaux-Munis.
Ça doit être ça, la mondialisation...
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