lundi 11 juillet 2016

Le bruit des lèche-bottes



C'est dans une ambiance à la fois festive ainsi que bon enfant que le fils de Pierre Elliott Trudeau et Petro Poroshenko ont signé l'accord de libre-échange liant désormais dans la même obsession néo-libérale le CAnada et l'Ukraine, ce lundi.

Comme on sait, depuis le coup d'État dont l'épisode central furent les événements de la place Maïdan, l'économie ukrainienne s'est littéralement effondrée. Les coûts générés par la guerre civile qui a ravagé l'est du pays ayant décuplé le problème, l'Ukraine est désespérément à la recherche de moyens de se renflouer. En effet, le principal marché de ce pays ayant été traditionnellement la Russie, avec laquelle les relations sont maintenant rompues, il importe à Kiev de se trouver de nouveaux partenaires économiques.

Or, à date, les partenaires économiques de l'Ukraine se sont surtout contentés de la pousser à l'intransigeance dans ses négociations avec les rebelles séparatistes et Moscou, à privatiser à outrance les sociétés d'État et à consentir à des taux prohibitifs l'argent nécessaire au maintien des affaires courantes.

Par ailleurs, à l'interne, les autres nations, obsédées comme elles sont par l'idée de refouler l'influence russe, ferment complaisamment les yeux sur le fait que les gouvernements ukrainiens sont noyautés par des groupes d'extrême droite, descendants directs de ceux qui collaborèrent activement avec l'occupant nazi durant la Deuxième Guerre mondiale.

Remarquez, quand je dis «ferment les yeux», il s'agit peut-être d'une litote. Il est fort possible que l'appui au pouvoir actuellement en poste à Kiev ait été consenti parce qu'il était d'extrême droite et donc, comme ce fut le cas dans bien d'autres parties du monde, plus obéissant face aux diktats occidentaux.

Et c'est sans doute pourquoi il régnait une telle ambiance de camaraderie entre le fils de Pierre Elliott Trudeau et Petro Poroshenko, aujourd'hui. Entre lèche-bottes, on se comprend.

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