Aujourd’hui marque l’anniversaire d’un épisode de notre
histoire que beaucoup de gens cherchent à faire oublier, la Crise d’octobre.
Vous savez, le moment où ce grand démocrate épris de libertés fondamentales Pierre
Elliot Trudeau a fait jeter en prison des centaines de gens innocents? Qu’il a
fait occuper le Québec par son armée? Qu’il a aboli tous les droits afin
d’avoir les coudées franches pour se débarrasser de la lie du peuple, c’est-à-dire les souverainistes et les syndicats?
Vous comprenez mieux pourquoi certains milieux préfèrent
qu’on ne s’en souvienne pas, mais des dinosaures comme moi n’arrivent pas à
oublier. Et vous ne devriez pas non plus, car c’est appelé à revenir. Ce fut
l’époque où les valeurs cAnadiennes ont été le plus véhiculées au Québec,
généralement à bord de camions vert olive, et baïonnette au canon. Je n’invente
rien; j’en ai été témoin personnellement.
C’est alors que nous avons tous
compris quelle était notre place dans l’optique de ce pays.
Depuis, il n’a pas manqué de témoignages de personnes
injustement arrêtées qui ont décrit leur expérience. Michel Brault en a
d’ailleurs tiré un film qui, bien que percutant, est resté bien en deçà de la
vérité, telle qu’elle fut vécue par les victimes de l’État fédéral trudesque.
Par contre, on n’a jamais eu droit aux dires des autres
principaux intéressés dans l’affaire. Les flics qui s’introduisaient
brutalement chez les gens aux petites heures du matin; les soudards qui se sont
abattus sur le Québec; les espions de la GRC qui ont orchestré la répression.
Pas un seul d’entre eux, à ma connaissance, n’a apporté son témoignage devant
les caméras ou les micros. Silence total. Probablement ont-ils reçu des
consignes à cet effet et qu’ils craignaient par-dessus tout perdre leur permis
de port d’arme, comme d’autres ont toujours aussi peur de perdre leur passeport
cAnadien avec leurs Rocheuses pliées dedans.
Plus de 40 ans plus tard, en 2013, maintenant que tous ces fidèles
serviteurs de la démocratie à la feuille d’érable sont arrivés au moment béni
de la retraite, peut-être pourraient-ils nous faire partager leur expérience?
Il serait dommage que tant de bons souvenirs se perdent pour
la postérité coast to coast.
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