lundi 21 août 2017
Zig Jaggi
Le week-end dernier, la ville de Québec a connu des manifestations. Comme le temps est à la droite, et à ses extrêmes, l'une de celles-ci regroupait une bande de courageux fascistes dits de l'organisation «La Meute». Je dis «courageux», car, pendant des heures, ils se sont bravement terrés dans un stationnement couvert, tandis que de méchants contre-manifestants – de gauche, ceux-là – exprimaient bruyamment leur désapprobation.
Cela n'a pas pris goût de tinette avant que les flics surgissent afin de défendre les fascistes et de disperser les gauchistes. Comme vous voyez, certaines choses ne changent guère. Premier mouvement, arrêter l'altermondialiste Jaggi Singh. C'est un préalable à toute répression, surtout si on veut provoquer des débordements. Pourquoi l'arrêter avant toute chose? La réponse de la police serait probablement: «Si on ne sait pas pourquoi on l'arrête, lui le sait!» Puisque ça vient de la police, ce n'est pas nécessairement vrai...
Bref, il y eut quelques échauffourées et même du «vandalisme», mot terrible et redoutable. C'est-à-dire que, selon les médias, des contre-manifestants se sont «attaqués à des commerces» – de quelle manière, on ne sait pas –, qu'ils ont lancé des chaises et placé des bombes fumigènes dans des poubelles – c'était gentil, pourtant: pas besoin de les ramasser. D'ici à ce que les médias nous annoncent que tout cela a causé pour des millions et des millions de dollars de dommages, il n'y a qu'un pas.
Une fois que les flics eurent bien nettoyé la place, les intrépides militants de l'extrême droite sont enfin sortis de leur trou à rats pour défiler, torse bombé et regards craintifs, dans les rues de la Capitale Nationale.
Depuis, les autorités ont été promptes à condamner vertement la violence et l'intimidation. Que je sache, personne n'a reproché quoi que ce soit à La Meute.
Apparemment, les loups ne se mangent pas entre eux.
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