L'amiral britannique Horatio Nelson (1758-1805) fait l'objet d'un vif débat, présentement, au Royaume-Uni. Pour être plus précis, ce sont ses statues qui animent les conversations. Dans la foulée des déboulonnages se déroulant présentement aux Stazunis, il est maintenant question, de l'autre côté de l'Atlantique, de rectifier l'histoire en retirant les monuments considérés comme offensants.
Or, ce cher bon gros vieux Horatio avait la particularité, non seulement d'être un impérialiste de premier ordre, mais également d'être un raciste, paraît-il. En effet, il semble qu'il était tout à fait en accord avec le commerce d'êtres humains et qu'il comptait de nombreux amis parmi les planteurs des Antilles, grands consommateurs de chair humaine; «consommateurs» dans le sens figuré, bien entendu.
On imagine facilement qu'il ne manque pas de nostalgiques de l'empire pour défendre bec et ongles les statues de ce cher bon gros vieux Horatio. À ce titre, toutes les excuses sont bonnes: «c'était comme ça dans ce temps-là»; «si on enlève tous ces symboles, nous allons perdre notre histoire»; «on ne peut appliquer les mêmes valeurs à toutes les époques», etc.
Eh bien, ce n'était pas comme ça, dans ce temps-là. Il ne manquait pas de gens pour dénoncer l'esclavagisme. Peut-être pas une majorité, mais il s'agissait d'un courant entêté. Par ailleurs, les empires se moquent bien de ce que la majorité pense, surtout quand les conditions de vie de leur prolétariat ne sont guère plus brillantes que celles de leurs esclaves. En d'autres termes, les valeurs profondes demeurent les mêmes à toutes les époques, nonobstant ce qu'en pensent les nostalgiques des empires et des abus provoqués par ces derniers. Nostalgiques probablement dans l'attente du retour du «bon vieux temps».
Et quant à perdre notre histoire, mentionnons simplement que la statue d'Horatio Nelson sise dans le Vieux-Montréal fut la première à être érigée dans tout l'empire britannique. L'idée était la même que celle qui avait amené cette floraison de statues érigées en l'honneur des héros de la Confédération, dans le sud des Stazunis: contribuer à garder le citoyen de seconde zone à sa place.
C'est une partie de l'histoire à laquelle le Québec renoncerait avec joie.
vendredi 25 août 2017
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