Des gens ont sûrement mal réagi, à la suite d'une précédente chronique, dans laquelle j'ai évoqué le fameux «trou à rats», lors des manifestations qui ont eu lieu à Québec, la fin de semaine dernière.
Il est bien entendu que l'expression désignait le lieu où les troupes de La Meute avaient bravement trouvé refuge en attendant de pouvoir défiler sous la protection empressée de la police. Ladite expression ne désignait nullement les gens qui s'y trouvaient, mais seulement l'endroit – un stationnement couvert – qui ne présentait pas toute la salubrité voulue pour héberger des êtres humains. On conviendra que ce type d'endroit peut facilement être considéré comme un trou à rats. Si des gens qui ne sont ni des fascistes, ni des nazis, ni de l'extrême droite, ni anti-immigrants, à les en croire, s'y trouvaient, on ne peut certes les accuser de «ratisme»...
Hélas, dans cette espèce de mélangeur politique qu'est devenu le Québec, on trouve toujours le moyen de tout confondre à force de trop classer. C'est certes paradoxal, mais néanmoins vrai. Ainsi, il est impossible, de nos jours, d'avoir une position nuancée sur la question de l'immigration sans passer obligatoirement pour un raciste et un fasciste. Il est vrai que bien des intolérants trouvent commode de brandir cette question afin de se faire un capital politique aussi facile que superficiel.
Peut-on être néanmoins sincèrement de gauche et rester pondéré sur la question de l'immigration? Certainement!
On sait que la situation démographique du Québec est extrêmement fragile, petite communauté francophone noyée dans un océan à 90 % anglophone. Il est bien évident que, dans de telles conditions, il faut accueillir les nouveaux arrivants dans la mesure de nos moyens qui sont certes limités.
Or, les collaborateurs, auxquels on s'entête à donner le pouvoir au Québec, demeurent à la solde du CAnada. Ce dernier, depuis 165 ans – c'est-à-dire la promulgation de l'acte d'Union –, a poursuivi la politique mise de l'avant par le rapport Durham (1839), c'est-à-dire de se servir de l'immigration comme moyen d'assimiler les Canadiens – c'est ainsi que l'on nommait les francophones à l'époque – et de leur faire soi-disant profiter des bienfaits de la «civilisation» britannique.
Pour autant, sommes-nous capables de concilier la pensée de gauche, consistant en une ouverture à l'autre, et la tolérance face aux immigrants? C'est bien sûr. Mais il importe d'abord de faire en sorte que l'accueil des nouveaux venus se fasse dans l'harmonie et dans le respect de tous.
Car si l'on s'ouvre à l'autre, il ne faut pas oublier que nous sommes, nous aussi, l'autre de quelqu'un.
jeudi 24 août 2017
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