jeudi 28 juillet 2016
Recep et ressac
Le 15 juillet dernier, un putsch militaire a tenté de renverser le gouvernement de Recep Tayyip Erdogan, en Turquie. L'échec de cette tentative de prise de pouvoir par une faction de l'armée a fait en sorte qu'une chape de plomb s'est abattue sur le pays.
Le gouvernement «démocratique» a bien entendu procédé à l'arrestation de milliers de personnes, non seulement parmi les militaires, mais également parmi les civils. Et si, en tant que citoyen turc, la fantaisie vous prenait de demander si tous ces civils étaient bien coupables de conspiration contre le pouvoir, il y a fort à parier que vous seriez rapidement convié à vous joindre à eux.
Alors que même ses opposants condamnaient le putsch, M. Erdogan avait appelé le peuple à prendre le contrôle des rues afin de sauver la démocratie. Or, il semble que, même après l'échec du coup, la démocratie turque se retrouve en très mauvais état.
Après toute une batterie de mesures visant à mener ces purges, voici que le régime – on ne peut guère l'appeler autrement, désormais – a décidé d'étendre sa mainmise au domaine des médias. Ainsi 60 journaux et magazines, 39 stations de radio et de télévision et 29 maisons d'édition ont été fermés.
Le comble dans l'affaire, c'est que la plupart de ces médias ont non seulement condamné la tentative de putsch, mais ont en plus joué un rôle déterminant afin de lui faire échec.
Il n'y a pas à dire, ça donne effectivement envie de défendre le pouvoir de ce cher Recep.
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