samedi 9 juin 2018

Ordre dispersé



Cinq clôtures pour un manifestant… Et combien de flics, de drones, d’hélicoptères, de voitures blindées ou non, en même temps? Bref, combien de pognon pour contenir un seul malheureux petit manifestant avec sa pancarte à deux sous clouée sur son manche à balai?

Au fond, ceci vient peut-être nous donner la possibilité d’ouvrir un nouveau front de la lutte sociale. Cessons de concentrer nos forces, ce qui revient à avantager l’appareil répressif. En effet, une fois qu’il peut faire s’abattre toute sa puissance en un seul endroit, il est invincible. Mais s’il est obligé de déployer autant de moyens pour rien, et que des manifestants isolés l’obligent à multiplier des dépenses colossales afin de «maintenir l’ordre établi», l’État ne pourra tenir ainsi indéfiniment. Songez un instant si, plutôt que d’avoir une seule manifestation regroupant 10 000 personnes, il y avait 5 000 manifestations avec chacune à peine 2 personnes. Comment les élites bourgeoises et leurs laquais auraient-ils les moyens de contrer cette stratégie?

Il est évident que les peuples sont maintenant engagés dans une guerre d’usure contre leurs propres gouvernements qui sont prosternés devant le grand capital. Le talon d’Achille de toute la pyramide socioéconomique est justement le pognon. En créant quantité de dépenses toutes plus inutiles les unes que les autres, il sera possible d’épuiser les ressources de l’oppression.

Et puis, ce manifestant isolé, ça ne vous rappelle rien?

Moi si.


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