dimanche 22 novembre 2009

La résignation collective

Saint Jean Baptiste, 1867. Photo: William Notman, Wikipédia

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Les Québécois aiment se montrer comme les plus turbulents des Canadiens. Les plus revendicateurs, les plus contestataires aussi. Mais le spectacle auquel on assiste depuis le début de cette campagne de vaccination infirme ce stéréotype. C’est la peur et la soumission qui ont marqué notre histoire passée. C’est la résignation qui fut longtemps un frein au progrès social avec les risques qu’il supposait. C’est la peur qui nous a enfermés dans le silence durant de longues décennies d’une hibernation nationale. C’est la peur et non la force de conviction qui explique les résultats des deux référendums, celui de 1995 en particulier. C’est la peur de l’autre, du jugement de l’autre, du rejet par l’autre, qui explique le glissement sans frein vers la rectitude politique qui empoisonne la qualité de nos débats publics.

La résignation collective
Denise Bombardier, Le Devoir, 14 novembre 2009

2 commentaires:

Nicolas Klass a dit…

Le B.V. de la photo: "J'élève des moutons, mais je m'habille avec une peau d'chien."

Étienne Casselanne a dit…

Il est vrai que nos débats politiques sont empoisonnés!

Elle s'en mêle constamment...