jeudi 26 novembre 2009

La pieuvre

Pieuvre commune (Octopus vulgaris). Photo: Beckmannjan, Wikimedia

• • •

On en tombe de notre chaise. Même les policiers s’inquiètent maintenant de l’«intégrité» de nos institutions démocratiques. Les policiers! Mais pas le gouvernement. Machiavel lui-même en ferait une dépression nerveuse...

Dans ce monde à l’envers, pendant que Jean Charest s’entête à «prioriser les enquêtes policières», la Fraternité des policiers de Montréal, elle, demande une enquête publique sur l’industrie de la construction! Même le président de l’Association des policiers provinciaux affirme que c’est la seule manière de «vraiment modifier les façons de faire» et de s’assurer que les milliards dépensés en infrastructures «s’en vont dans les bonnes poches».

Une démocratie est gravement dysfonctionnelle lorsque ce sont des policiers, et non le gouvernement, qui se préoccupent de l’intégrité des institutions et de la gestion des fonds publics. Lorsque la police sonne elle-même l’alarme, c’est un sacré signal que rien ne va plus.

On croule depuis des mois sous une montagne de reportages et de rapports faisant état d’allégations de collusion entre entrepreneurs, de corruption et de copinage. Mais là, avouons que du moment où les policiers eux-mêmes se disent incapables d’en exposer le SYSTÈME – d’où la nécessité d’une commission d’enquête –, force est de conclure que le gouvernement craint justement de voir ce système exposé.

La pieuvre
Josée Legault, Voir, 25 novembre 2009

Aucun commentaire: