Mais dis comment
Une compagnie pharmaceutique de renommée internationale connaît de sérieuses difficultés financières, et dépend pour sa survie du talent de son équipe de chercheurs. Or, alors que l’avenir semble plus noir que jamais, l’un d’eux déclare devant le conseil d’administration qu’il a découvert un nouveau médicament qui parvient à guérir, sans aucun effet secondaire, l’impuissance sexuelle tant chez l’homme que chez la femme. Immédiatement, les démarches sont entreprises afin de faire valider la nouvelle drogue miracle par les autorités compétentes. Parallèlement, les décideurs entreprennent la mise sur pied d’une énorme campagne de publicité afin de populariser ce médicament, appelé le Cupid. Cependant, les temporisations gouvernementales aux États-Unis risquent de durer plus longtemps que les liquidités de la compagnie, aussi un sentiment d’urgence finit-il par poindre au sein du Conseil. Résolus à sauver la compagnie envers et contre tout, les dirigeants décident à l’unanimité de littéralement « acheter » un pays d’Amérique latine afin d’y mettre en marché le Cupid, espérant ainsi mettre un terme à toutes les hésitations et de convaincre les représentants du gouvernement d’apposer leur sceau d’approbation sur la nouvelle drogue. La détermination des dirigeants de la compagnie est si grande que, en plus de la campagne de publicité prévue, ils distribuent gratuitement des milliers d’échantillons à la population. Les résultats ne se font pas attendre ; ils dépassent même tous les espoirs. Mais voici que des effets secondaires se déclarent un peu partout, non pas tant au plan physiologique, il est vrai, mais davantage au plan social. Progressivement, les absences se multiplient sur les lieux de travail à tous les échelons de la société. Après vérification, on constate avec effarement que le Cupid est tellement efficace qu’il décourage les travailleurs d’aller à la besogne alors qu’ils n’ont qu’une idée : faire l’amour. Horrifiés par l’éventualité que tout le système économique ne se trouve saboté par un trop-plein d’amour, les grands capitalistes du monde, Japonais en tête, mettent sur pied un trust dont le but avoué est d’acquérir le brevet du Cupid et de détruire la formule du médicament. Devant le tollé et, surtout, l’offre plus qu’alléchante qui leur est faite, les dirigeants de la compagnie s’avèrent heureux de se rendre aux pressions extérieures. Cependant, on découvre avec stupéfaction qu’une provision importante de Cupid a disparu. Les agents de la Food and Drug Agency des États-Unis se mettent aussitôt en chasse afin de retrouver les ampoules du médicament et aussi le voleur qui n’est autre que le chercheur ayant mis au point la formule. Mais les gouvernements n’ont pas compté avec la curiosité et l’engouement de la population envers le Cupid.
– Marc D. Pauzé – 304 p. – 1989 – Roman de politique-fiction aux accents souvent égrillards, cette oeuvre ne se départit jamais pour autant d’un humour tout en finesse. Le lecteur est immédiatement séduit et il ne lui faut aucune aide chimique pour littéralement en tomber amoureux.
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