mercredi 27 septembre 2017

Mise en boiteux



Tout cela a commencé, il y a des années, avec cet appareil de transport aérien qu’est la Série C. Drôle de nom pour un avion, me direz-vous, mais il faut en rendre responsable l’imagination cAnadienne qui n’a jamais été que tarie. Un jour, on aura peut-être droit à un nom plus évocateur, ou à tout le moins un numéro, ce qui rendra le véhicule au moins aussi digne qu’un 747.

Le projet est né en 2004 et l’on ânonnait à l’époque qu’il s’agissait d’un concept tout nouveau – voire révolutionnaire – devant assurer pour de bon l’avenir de la compagnie Bombardier qui l’avait développé. Alors, bien entendu, le premier mouvement a été, pour la société, de tendre sa sébile vers les gouvernements afin de pouvoir empocher le pactole une fois que l’appareil serait sur le marché.

En cours de développement, le grand talent des administrateurs de Bombardier a fait que le tout prit plus de temps que prévu, alors la société a exécuté le chantage habituel, c’est-à-dire a demandé aux employés de se sacrifier afin d’assurer l’avenir du projet – par lequel passait le leur, mais sans menacer personne bien entendu. Et, afin de ne pas être en reste, elle a aussi demandé plus d’argent public, au point où le gouvernement du Québec y a englouti 1,3 milliard de dollars en 2015, en échange d’une participation minoritaire de 49,5%, après que Bombardier eut annoncé une perte de 4,6 milliards.

Ce ne sera finalement qu’en 2016 que Bombardier livrera ses premiers appareils «d’avenir». On est en droit de se demander si l’avenir est toujours le même, 12 ans plus tard…

Mais aujourd’hui, on apprend que le gouvernement yankee a décidé de taxer à hauteur de 220% les appareils de la Série C, ce qui revient à tuer définitivement le projet, puisque les Stazunis étaient pressentis comme le marché principal. Tous les intervenants dans le dossier, depuis Québec jusqu’à l’Irlande du Nord, où sont produits des composants de l’avion, protestent contre le geste de Washington. Sûrement que le fils de Pierre Elliott Trudeau finira par y aller d’une autre complainte sirupeuse, éventuellement.

Bref, le projet n’est pas près de faire ses frais et attendez-vous à ce qu’on vous refile la facture, comme d’habitude et pour la troisième fois.

Série C… Le «C», ça ne serait pas pour «Canard boiteux», par hasard?



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