jeudi 8 septembre 2016
Cas CAnada
Si vous n'êtes pas fonctionnaire de ce beau pays sucré en or d'amour tendre qu'est le CAnada, vous n'êtes peut-être pas au courant de ce qui suit.
Depuis février 2016, le gouvernement a mis en service un nouveau système de paye informatisé appelé Phénix qui a été développé par la firme IBM. Vous savez, l'oiseau légendaire qui meurt brûlé et qui renaît de ses cendres? Pas toujours pour le mieux, faut-il le dire, dans le cas présent.
À l'époque, le système utilisé par le CAnada afin de rémunérer ses employés était jugé obsolète et l'arrivée de Phénix devait permettre des économies de 70 millions de dollars. Apparemment, la mise en œuvre de l'ensemble devait coûter en tout 300 millions.
Depuis son inauguration, on ne compte plus les ratages, jusqu'au point où, parmi les 300 000 fonctionnaires, plus du quart ont constaté des erreurs ou n'ont tout simplement pas reçu leur salaire. En date du 7 septembre 2016, il reste 59 employés qui sont toujours en attente d'un chèque.
En conséquence, il a fallu embaucher du personnel afin d'émettre manuellement les payes. On ne sait pas encore combien coûtera la mise sur pied de centres de rémunération temporaires; on pense en tout entre 45 et 50 millions. Mais cela ne comprend pas les frais qu'Ottawa devra couvrir afin de compenser ses employés qui auront dû s'endetter afin de faire face à leurs obligations. À ce jour, le coût total est inconnu, mais il risque fort de défoncer le montant des économies qu'on prévoyait faire…
Il ne faut pas oublier les recours judiciaires auxquels Ottawa fait face dans ce dossier, lesquels – on s'en doute – vont encore faire grimper la facture. Et – la cerise sur le gâteau – ne négligeons pas non plus IBM qui va facturer un autre 6 millions afin de mettre à niveau un système qui aurait dû fonctionner depuis belle lurette. Notons en passant que la responsable du dossier au ministère des Services et de l'Approvisionnement a refusé de blâmer le fournisseur pour l'échec patent de cette implantation informatique. L'excuse qu'elle a trouvée afin de sauver la face veut qu'«IBM n'est pas responsable de la manière selon laquelle le Ministère interagit avec le système» (sic). Bref, si les fonctionnaires ont souffert de ces ratages, c'est bien leur faute!
C'est pas joli, ça?
Mais qu'on se rassure tout de suite: la responsable du dossier a promis que les fonctionnalités permettant de prélever automatiquement des dons à Centraide à partir du chèque de paye ne poseront aucun problème.
Je ne sais pas pourquoi, mais je soupçonne que les employés fédéraux seront moins généreux, cette année.
Centraide pourra toujours se tourner vers IBM…
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