lundi 14 mars 2016

Fukushima, mon amour II



Cette semaine, les autorités japonaises ont souligné un triste anniversaire, soit le fameux tsunami qui s'est abattu sur la centrale nucléaire de Fukushima, entraînant la catastrophe que l'on sait. Mais au moins, nous a-t-on dit et répété, c'était bien moins grave que Tchernobyl!

C'était habile de la part du gouvernement nippon, cette façon de souligner l'événement. On ne pouvait dire qu'il tentait de balayer la chose sous le tapis, au contraire. Mais en soulignant un cinquième anniversaire de la sorte, cela laissait l'impression au sein du public que la chose faisait maintenant partie du passé.

Or, il n'en est absolument rien. La catastrophe nucléaire de Fukushima ne remonte pas à il y a 5 ans; elle est toujours d'actualité. En fait, la compagnie propriétaire des installations, la Tokyo Electric Power Company (Tepco), ne sait toujours pas que faire afin de décontaminer le site. Les problèmes à cet effet sont quasi insurmontables, à tel point qu'il est prévu qu'il faudra compter au moins 30 ans, selon les estimations les plus optimistes, avant de parvenir à contenir la contamination. Quant à l'éliminer, personne ne veut même risquer une prévision.

Pour donner une idée de la gravité de ce qui est bien moins pire que Tchernobyl, les gestionnaires de Tepco hésitent maintenant à envoyer des robots retirer les éléments dangereux – barres de combustible et autres –, car ces robots coûtent extrêmement cher et que les radiations sont telles qu'elles les «tuent» en un temps record.

À date, on nous dit que 10% du site a été nettoyé. Cela est-il rassurant? Pas vraiment, puisque les réacteurs continuent de contaminer les eaux souterraines, lesquelles finissent dans l'océan Pacifique. En d'autres termes, la situation là-bas demeure sur la corde raide et peut dégénérer du jour au lendemain.

Mais heureusement, c'est bien moins grave qu'à Tchernobyl!

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