Qui se souvient encore de cette rocambolesque histoire de «ballon-espion» qui avait survolé le territoire cAnadien, l'hiver denier, dans l'indifférence générale? Mais dès qu'il avait franchi la frontière, il s'était transformé ipso facto en menace existentielle pour la sécurité du monde occidental; c'est-à-dire l'humanité tout entière; c'est-à-dire les Stazunis.
Alors, ledit ballon avait tranquillement traversé le territoire yankee d'ouest en est. On prit alors son mal en patience afin d'attendre qu'il survolât l'océan avant de l'abattre à l'aide d'un missile lancé depuis un chasseur à réaction dernier cri.
Les débris de l'engin criminellement utilisé par Pékin pour espionner furent ensuite soigneusement récupérés par l'armée US. Ainsi, avait-on claironné, la fourberie chinoise allait être révélée à l'ensemble de la planète, c'est-à-dire essentiellement les membres de l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord.
On se prend à espérer que, dans un cas de menace existentielle, les autorités compétentes, quoique militaires, soient un peu plus efficaces. Car il aura fallu près de cinq mois avant que les experts en viennent à la conclusion que le fameux «ballon-espion» n'a pas récolté d'informations pendant son long et lent périple. De là à admettre qu'il s'agissait d'un inoffensif ballon météorologique, il n'y avait qu'un pas que, afin de satisfaire sa morgue, le Pentagone n'a pas voulu franchir.
Alors de deux choses l'une.
Ou bien les experts du Pentagone ont les deux pieds dans la même bottine et ignorent comment analyser des débris de ballon, ce qui explique qu'il fallut tout ce temps avant d'en venir à une conclusion qui eût été immédiatement évidente par ailleurs.
Ou bien les services de propagande yankees ont pensé – à juste titre – que, en attendant aussi longtemps, ils allaient avouer indirectement leur mensonge de l'hiver passé sans susciter d'indignation au sein de la population.
Dans ce dernier cas, ils avaient bien tort. Les Yankees adorent quand on leur ment au sujet des Chinois. Et des Russes. Et des Cubains, des Iraniens, des Syriens, des Irakiens, des Afghans, des Serbes, des Hongrois, des Nicaraguayens, des Vénézuéliens, des Yéménites, des Soudanais, des Nord-Coréens, entre autres.
Et c'est sans compter tous les mensonges au sujet de leurs alliés, qui servent à diriger l'opinion.
* Banzaï!
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