Le sympathique imam
Salam Elmenyawi, souriant et primesautier comme toujours, est intervenu dernièrement
en commission parlementaire à Québec, au nom du Conseil musulman de Montréal.
Il s’agissait d’une commission étudiant le projet de loi 59 portant sur le
discours haineux. Déjà un sujet glissant, car au fond quelle parole un tant
soit peu dérangeante est à l’abri du terme «discours haineux»? Avec un peu –
pas beaucoup – de mauvaise volonté, on peut voir de la haine partout, n’est-ce
pas?
L’intervention de
l’avenant imam tenait à ce qu’il réclamait que tombe sous le coup de la future loi
59 – encourant du même fait les punitions idoines – toute dérision d’une
religion, quelle qu’elle soit. Il a insisté sur le point qu’il pouvait tolérer
qu’on l’insultât, mais pas qu’on insulte sa religion. Notons au passage le
saut quantique exécuté dans son discours. Il y a tout de même une marge entre
tourner en dérision et insulter. Quant je disais que, avec un esprit un tant
soit peu mal luné, on parvient à voir de la haine partout…
Petite parenthèse,
parlant d’insulte, l’aimant imam était efficacement secondé par un interprète,
car le saint homme ne s’exprimait qu’en anglais, une langue qu’il semble
utiliser exclusivement dans son milieu usuel de Montréal.
C’est amusant de voir
ce retour du religieux. Je comprends, d’ailleurs, que le clergé, quelle que
soit la confession, soit un peu aux abois, présentement. Quand on sait qu’aucun
de leurs dieux n’a existé, pas plus qu’aucun de leurs prophètes, et que leurs
Bible, Évangiles et Coran ne sont que des ouvrages de fiction tissés de mensonges,
le pouvoir de la religion s’en trouve dangereusement miné. Et prête de ce fait
le flanc à la critique, laquelle peut effectivement prendre les couleurs de la
moquerie.
Historiquement, on
sait comment les religions ont assuré leur mainmise chaque fois qu’elles furent confrontées à la contestation: le
recours au bras séculier. Avec la loi de leur côté pour imposer la terreur, elles ont toujours pu se maintenir en selle au fil des siècles. Puisque, de
plus en plus, elles réalisent qu’elles traversent toutes une crise majeure
devant les avancées de la connaissance et – surtout – du rationnel, il va sans
dire qu’elles escomptent maintenant se reposer sur la force publique afin de
conserver leur primauté. Ou, à tout le moins, leur position de force au sein
des sociétés. Quoi de mieux, n’est-ce pas, pour faire réfléchir les apostats,
mécréants, agnostiques et autres athées que la menace d’un long séjour en taule?
Cher imam Elmenyawi! Il
faut le féliciter de s’insurger contre le discours haineux. Encore
faudrait-il qu’il commence par faire le ménage de sa propre maison.
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