jeudi 30 août 2018

Fait et refait



L’optimisme est de mise, surtout chez les Yankees, quant au renouvellement de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA). Pourquoi «surtout chez les Yankees»? Parce qu’ils ont d’ores et déjà gagné sur toute la ligne.

On se souviendra qu’ils avaient décidé que l’ALENA, dans sa forme originale, ne leur plaisait plus. La «forme originale» était celle où leurs partenaires commerciaux (c’est-à-dire le CAnada et le Mexique) pouvaient se prévaloir de recours si les Stazunis ne jouaient pas le jeu honnêtement. Par exemple, ils pouvait en référer à une sorte d’arbitrage, aux termes du traité, afin de faire valoir leurs droits. Dans les rares cas où on donnait raison à leurs partenaires, les Yankees avaient l’habitude bien ancrée d’ignorer le jugement.

Mais v’là t’y pas que le bon, gros, vieux Donald Trompe et ses sbires ont décidé que, même ça, ce n’était pas assez. Il faut les comprendre. Dans le monde multipolaire vers lequel nous nous dirigeons, leur dominance commence à se réduire. Il leur faut, dès lors, renforcer leur mainmise sur leur chasse gardée avant que quelqu’un d’autre ne vienne y fourrer sa patte griffue. C’est la version 2.0 de la doctrine Monroe.

Bref, dans un premier temps, il a suffi que les Stazunis révoquent l’accord original, ce qui n’était pas prévu dans l’ALENA. Puis, après l’échec des négociations tripartites, ils ont opté pour des négociations bilatérales. D’abord avec le Mexique, plus malléable. Maintenant qu’ils en sont venus à une «entente» avec les Mexicains, accord défavorable pour ces derniers, ils se tournent vers le CAnada du fils de Pierre Elliott Trudeau, qui n’aura aucune marge de manoeuvre. Puisque le Mexique a déjà accepté le diktat yankee, lorsque les délégués cAnadiens se présenteront à la table, ce sera une négociation toute simple: «à prendre ou à laisser».

Quand le fils de Pierre Elliott Trudeau affirme qu’il «ne se laissera pas bousculer», on sourit poliment: c’est déjà fait.

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