vendredi 13 avril 2018

Le militaire civil



Le chef des militaires aux Stazunis s’appelle James Mattis, un général à la retraite des fusiliers de marine. Mais comme chacun sait, général un jour, général toujours. Dès lors, M. Mattis est maintenant, en quelque sorte, le général des généraux, en tant que secrétaire d’État à la Défense.

On sait aussi que, dernièrement, son boss, un civil, le président Donald Trompe, littéralement assiégé dans son propre pays par des enquêtes et des scandales à répétition, s’est rabattu sur la plus vieille ruse au monde pour tenter de se dépatouiller du chaos qu’il a soigneusement tricoté autour de lui. En effet, la vieille règle est que, pour distraire des problèmes domestiques, il faut orienter l’attention vers des problèmes internationaux.

Or, la prétendue attaque chimique du 7 avril dernier en Syrie lui a fourni le prétexte tout trouvé. En effet, ce jour-là, à Douma près de Damas, des civils ont été victimes d’un agent chimique encore mal défini. S’agissait-il d’un empoisonnement au chlore? Quel vecteur avait été employé? Peu importe que l’on ne connaisse pas du tout les détails; une chose était irréfutable: c’était une attaque lancée par le régime de Bachar el-Assad. Vous savez, une autre de ces attaques à l’arme chimique au sujet desquelles des enquêtes subséquentes ont fait peser les soupçons sur les rebelles extrémistes? Une de celles-là…

Immédiatement, ce cher, bon, gros, vieux président Trompe est monté aux barricades pour clamer haut et fort qu’il allait lancer des missiles pour punir Damas. Connaissant la valeur de ses affirmations, les experts doutaient qu’il passe aux actes. Cependant, au cours des jours qui ont suivi, ses rodomontades ont fait monter la tension  entre l’OTAN et la Russie, au point où des observateurs ont commencé à croire que cette escalade pouvait effectivement mener à un conflit armé.

Depuis, le président a – comme d’habitude – fait marche arrière, sans doute satisfait qu’il fût de son coup de gueule. Il est très bon pour ça: être satisfait de lui-même.

Il est vrai que des pressions se sont accentuées pour le mettre en garde contre l’escalade. En outre, M. Mattis a même demandé des preuves concernant l’implication de Damas dans l’organisation de cette attaque. D’ailleurs faux jeton comme pas un, l'ex-général s’est même fendu d’une tirade voulant que les Stazunis «cherchent à empêcher l’assassinat de personnes innocentes». Qu’est-ce qu’on ne dirait pas pour se draper dans une dignité de façade, alors qu’on a les mains couvertes de sang?

Malgré tout, il est le premier responsable militaire a mettre la pédale douce dans cette affaire et à respecter les usages. Rendons-lui au moins cette justice.

Quelle époque tout de même, quand ce sont les militaires qui incitent les civils à la prudence!


Général Motors? Non! général Mattis!

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