mercredi 26 juillet 2017

Formule E(rreur)



Le champion de la voiture électrique en Amérique du Nord, voire de l'Univers tout entier – s'il faut l'en croire –, nul autre que le bon maire de Montréal M. Denis (de poule) Coderre, occupe l'avant-plan en cette semaine de la tenue du grand prix de formule E, c'est-à-dire électrique, dans sa ville. Or, compte tenu de son importante personnalité, lorsque le maire occupe l'avant-plan de l'actualité, on ne peut voir que lui.

Sans revenir sur le sujet qui a été abondamment couvert par la presse, dernièrement, sa gestion de la tenue de la compétition de voitures électriques a prêté le flanc à la critique. Coûts excessifs, perturbation de la circulation [un comble!] dans le Quartier latin, prix exorbitants des places et décisions douteuses ont entaché la préparation de l'événement, lequel doit se tenir cette fin de semaine [NDLR: barbarisme correspondant au mot français «week-end»].

Mais tous ces bémols n'ont pas ébranlé d'indéfectible foi de notre bon maire relativement à l'avenir de la voiture électrique, un mode de transport vert et prometteur. En effet, soutient-il avec un entêtement pouvant faire pâlir d'envie la mule la plus obtuse, le grand prix de formule E fera la promotion de ce type de véhicule auprès de la population, ce qui ne pourra qu'être bénéfique pour notre planète à terme. Faisons l'impasse sur le fait que cela ne s'est avéré vrai nulle part où de telles compétitions ont eu lieu. Contentons-nous de croire sur parole un de nos élus et applaudissons l'esprit écologique de notre bon maire.

Ce que l'on apprend ce matin, c'est que M. (de poule) Coderre, en plus de sa voiture de fonction fournie par la ville, est l'heureux propriétaire de deux véhicules utilitaires sport (VUS) à essence. Sans faire de publicité pour les marques, mentionnons seulement que ces deux engins sont extrêmement énergivores et que, selon toute vraisemblance, ils font le bonheur de leur possesseur qui n'a jamais acheté de voiture électrique de sa sainte vie.

J'entends d'ici les critiques qui seront émises à l'intention de M. (de poule) Coderre au sujet de cette évidente dissonance. Mais il me faut arrêter immédiatement ses détracteurs et leur rappeler que, compte tenu de l'état des rues à Montréal, il est tout à fait compréhensible qu'une personne éprouve le besoin de se munir d'un véhicule tout-terrain afin d'avoir une chance de parvenir à destination.

Finalement, cette absence d'accord entre les principes et la conduite [sans jeu de mots] n'est pas la faute de M. (de poule) Coderre. C'est la faute de l'incompétente administration municipale telle que menée par un premier magistrat incapable.

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