Take up the White Man's burden
The savage wars of peace
Fill full the mouth of Famine,
And bid the sickness cease
— Rudyard Kipling (1865-1936)
« Assumez le fardeau de l'homme blanc
Les sauvages guerres de la paix
Nourrissez la bouche de la famine
Et faites que cesse la misère »
Le 22 mars dernier, un forcené a fauché des dizaines de personnes sur le pont Westminster, près du Parlement, à Londres au Royaume-Uni. La première ministre Theresa May, qui s'était enfuie de l'auguste édifice sous le couvert de sa garde rapprochée à bord d'une limousine blindée au moment de l'attentat, a condamné les motivations des agresseurs en termes bien sentis. Elle a expliqué que «les terroristes haïssent les valeurs de démocratie, de liberté, de droits de la personne et de justice [..] dont l'écho a retenti partout sur la Terre», valeurs représentées par le système parlementaire britannique.
Voilà de beaux principes en effet. Peut-on cependant reprocher à quelques irréfléchis de mal percevoir les intentions sous-jacentes aux agressions que l'Occident, Royaume-États-Unis en tête, a commises, en particulier au Proche-Orient, depuis un siècle, c'est-à-dire depuis la chute de l'Empire ottoman? Parce que, à force d'envahir les gens, de les mitrailler et de les bombarder au nom du droit, de la liberté, de la démocratie et de la justice, il arrive parfois qu'ils saisissent mal le message. On ne peut guère leur en vouloir.
Songeons un instant que, selon une étude parue en 2015, on a évalué que les Stazunis ont causé, à eux seuls, 20 millions de morts dans 37 pays, et ce, depuis 1945. Ce chiffre ne couvre pas leurs «interventions» avant cette date ni celles de l'Empire britannique à l'époque de sa «grandeur» qui fut tellement bien mise de l'avant par la poésie, ainsi que la prose, de Rudyard Kipling. En fait, personne ne s'est vraiment donné la peine d'écrire le livre noir du colonialisme occidental au cours du seul XIXe siècle. Il est vrai que l'étalement d'un tel charnier n'a rien pour donner bonne conscience à ceux qui en ont profité depuis.
Il n'est pas question de faire ici l'apologie du terrorisme, bien au contraire. Il faut le condamner avec la dernière énergie quelle que soit la forme qu'il prend. Sur le plan de la terreur, quelle est la différence entre un obscur islamiste et un président yankee?
Le premier n'a pas d'avion pour placer ses bombes.
Le second a plus de sang sur ses mains.
samedi 1 avril 2017
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