samedi 25 juin 2016

Brexit? Pas si vite!



Oui, les Royaux-Munis ont voté par une faible majorité contre l'adhésion à l'UE. Tout de suite, quantité de voix se sont élevées pour annoncer la fin du rêve européen et l'échec de tout le travail accompli depuis au moins 20 ans.

N'allons pas trop vite, quand même. N'oublions pas que, en 1992, le Danemark avait rejeté, par référendum également, le traité de Maastricht, ce dernier devant mener à la création de l'euro en tant que monnaie commune et jetant les bases de l'UE. Le résultat en fut que le Danemark a été intégré quand même à l'Union européenne, comme s'il ne s'était rien passé.

En 2005, ce furent la France et l'Irlande qui, par référendum toujours, rejetèrent le projet de constitution européenne. La conséquence de ce refus a été presque immédiate: les parlements ratifièrent la constitution en soumettant le document uniquement à l'approbation des députés. C'était plus démocratique que de respecter la volonté populaire, voyez-vous, car les députés étaient élus par le peuple.

Et nous voici en 2016, une décennie plus tard, et déjà les pragmatiques et autres lucides relèvent la tête et font leurs petits Stéphane Dion. À les entendre, les résultats de ce référendum qu'ils ont tout fait pour gagner (menaces, chantage, campagne de peur, etc.) ne sont, finalement, pas contraignants. Ils sont tout au plus «consultatifs»*. Comme ce sont les gouvernements qui décident ce genre de chose, il y a fort à parier que le parlement de Londres ne prendra aucune mesure pour sortir de l'Union et que le statu quo sera fermement maintenu.

Bon, ça doit être ça, la démocratie!






* Que les indépendantistes québécois – ceux qui restent, en tout cas – en prennent de la graine. S'ils s'imaginent qu'un référendum va les libérer du CAnada, ils se trompent. Il leur faudra trouver un autre moyen que de glisser des petits bouts de papier pliés dans des boîtes en carton.

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