Qui ne connaît Megan Batchelor, cette illustrissime journaliste de CBC œuvrant en Colombrie-Bitannique (oui, c'est voulu)?
Comme chacun sait, elle est une charmante jeune femme, possédant une silhouette avantageuse et est rigoureusement propre de sa personne. Bien pomponnée, elle ne déparerait aucune réunion d'une quelconque chambre de commerce, fût-elle avec pignon sur océan Pacifique.
Guindée comme un corset du XIXe siècle, on l'a envoyée faire un reportage sur un festival de musique local, une autre kermesse comme celles qui nous gâchent tous nos étés. Évidemment, dans un tel contexte, il faut s'attendre à ce que les spectateurs soient un tantinet irrévérencieux et même qu'ils prennent certaines libertés avec l'étiquette la plus rigoureuse, de même qu'il faut savoir réagir alors avec un certain détachement.
Or, Mme Batchelor a été approchée par un homme qui lui a appliqué un bec furtif sur la joue avant de prendre un égoportrait et de décamper sur le champ de foire.
Que pensez-vous qu'elle a fait? A-t-elle tenté d'intercepter le quidam pour lui demander son nom et plaisanter avec lui? A-t-elle pris le parti de rire d'un incident tout à fait anodin dans les circonstances? A-t-elle eu la présence d'esprit de porter un commentaire flatteur sur le bon goût de son fan du jour?
Pas du tout. «Secouée», pour reprendre ses termes, elle a senti que l'homme en question tentait d'interférer avec son travail. En conséquence, son employeur a déposé une plainte en bonne et due forme auprès de la GRC (prononcer «grrrk»), laquelle a immédiatement lancé un appel à la population afin d'interpeller le facétieux gus.
On en arrive à deux conclusions, quant à cette hallucinante chasse à l'homme. D'abord que, si Megan – prononcer «magane» – avait été bécotée par une femme, elle aurait vraisemblablement perdu connaissance. Ou alors, peut-être que… Enfin, passons.
Et la seconde, c'est que Mme Batchelor porte visiblement un nom prédestiné.
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