mercredi 25 septembre 2013

Ben oui, certain!


Un récent sondage exécuté par Léger Marketing pour le compte de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, un organisme reconnu pour n’avoir à cœur que le mieux-être du peuple, a révélé que 69 % des Québécois seraient favorables au retour d’une équipe de baseball majeur à Montréal. Nul doute que la proportion doit augmenter auprès des résidants de la métropole.

Évidemment, il n’en faut pas plus pour que le grenouillage commence. N’est-ce pas que ça serait chouette d’avoir quelque chose à mettre dans l’éléphant blanc sis à l’intersection Viau et Sherbrooke Est? En d’autres termes, au Stade olympique?

Ah oui, mais minute! Les promoteurs du projet n’en ont pas pipé mot encore, mais ils objecteront tout de suite qu’il n’est pas question de remettre une équipe de baseball majeur dans ce qui lui a servi de tombeau par le passé! Au contraire, il faudra construire un nouveau stade, réservé exclusivement au baseball. Et pas n’importe quoi! Il faudra que les nouvelles installations plaisent aux organisateurs du sport. Bref, il faudra que ça en jette!

Ah oui, mais attention! Pas question que les promoteurs mentionnés ci-dessus crachent un fifrelin. Bref, il faudra que les répondants au sondage pigent dans leurs escarcelles pour acquitter la facture, collectivement et au nom du bien commun.

Pour ça, on est habitués. Que ce soit des toitures qui ne durent pas plus qu’elles ne fonctionnent, à Montréal, ou des patinoires appelées à rester désertes, à Québec, il ne manque pas d’occasions où la population de la Belle Province s’est fait entuber par des magouilleurs qui, à force de s’en tirer avec les honneurs, ne font que gonfler la facture un peu plus chaque fois, tout en nous reprochant l’augmentation de la dette.

En passant, un autre sondage aurait donné des résultats tout aussi favorables quand on a demandé aux gens s’ils voulaient à Montréal une équipe de cricket, une de boulingrin, une de football gaélique, une de curling professionnel, deux de buskashi, quatre de polo, une autre de polo aquatique, une ligue masculine de lutte dans le Jell-O et même une véritable équipe de hockey professionnel; ce qui manque cruellement, à Montréal surtout.

Ce qu’il y a de bien avec le vox populi au Québec, c’est que, quelle que soit la question que l’on pose – sauf une –, on obtient toujours un pétulant «Ben oui, certain!»

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