lundi 31 octobre 2011

La fin de WikiLeaks

Julian Assange. Photo: Espen Moe, via Wikimédia

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C’est par le fric que The Man a fait la peau à WikiLeaks. Il y a 10 mois, Visa, MasterCard, Bank of America, Western Union et autres PayPal (propriété de eBay) ont annoncé qu’ils bloquaient les dons à ce regroupement d’activistes militant pour la transparence. [...]

Qu’importe ce qu’on pense de l’organisme mené par Julian Assange, dit Michael Geist [professeur de droit à l’Université d’Ottawa et titulaire de la chaire de recherche du Canada en droit d’Internet et du commerce électronique], l’attaque contre WikiLeaks est «épeurante» et «inédite». WikiLeaks, rappelle-t-il, ne fait face à aucune accusation criminelle après avoir commencé, il y a un an, à éventer les secrets contenus dans 250 000 communications diplomatiques américaines.

«La question à se poser est celle-ci: qui d’autre pourrait, un jour, être ciblé par ce genre de blocus financier?»

Excellente question, professeur Geist!

Apparemment, l’organisation raciste Ku Klux Klan n’a rien à craindre.

Les agences d’escortes, qui servent de paravent à cette vieille activité illégale qu’est la prostitution, ne sont pas bloquées par Visa et MasterCard.

Un chapitre des Hells, en Californie, vend des cossins via son site web, où il accepte aussi des dons «pour nos efforts contre les autorités qui tentent de nous étiqueter comme gang criminel». Dons et paiements? Via MasterCard, Visa et eBay...

Mom Boucher: oui. Julian Assange: non...

La fin de WikiLeaks
Patrick Lagacé, La Presse, 31 octobre 2011

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