dimanche 9 juin 2024

Le débarquement de nos romans dits

 

Troupes ayant assuré le succès du débarquement


Évidemment, cette semaine, vous vous êtes fait bassiner avec les célébrations du débarquement de Normandie dont c'était le 80ᵉ anniversaire.

L'événement est bien entendu souligné par tous les pays qui y ont participé; peut-être un peu moins les Allemands. Mais cela est très remarqué au CAnada – qui n'était qu'une vulgaire colonie à l'époque – alors qu'on y profite de l'occasion afin de ne pas paraître comme un simple second assistant aide-sous-fifre adjoint. Et surtout, cela permet de faire oublier à quel point la conscription et la guerre impériale britannique étaient impopulaires, en particulier au Québec.

L'une des nations qui n'a pas été invitée, c'est la Russie qui a le plus contribué à la défaite du nazisme. Plus, en fait, que tous les Alliés réunis, car 80 % des pertes allemandes au cours de toute la Deuxième Guerre mondiale ont été infligées sur le front Est; c'est-à-dire contre l'Union soviétique (URSS) dont la Russie faisait partie à l'époque. Et encore, la guerre a débuté en 1939, mais la Russie n'a commencé à combattre l'Allemagne que deux ans plus tard, en 1941.

Il est vrai que l'URSS a beaucoup souffert, surtout au cours des deux premières années du conflit. C'est pourquoi, dès 1942, mais surtout en 1943, le secrétaire général du Parti communiste d'URSS, Joseph Staline, supplie les Occidentaux d'ouvrir un second front en Europe afin de réduire la pression subie à l'Est. Effectivement, il y aura bien un débarquement en Italie, mais dans ce pays montagneux, l'armée allemande n'aura que peu de difficulté à juguler la menace. Ainsi, l'URSS en sera quitte pour attendre au cours d'une troisième année de guerre que les Alliés occidentaux interviennent efficacement.

C'est pourquoi, en 1944, le premier ministre britannique Winston Churchill, alors que les préparatifs vont bon train pour préparer le fameux débarquement de Normandie, fera preuve d'un culot inimaginable. Lui, qui a remis aux calendes le débarquement salvateur pendant si longtemps, aura l'aplomb de demander à Staline de déclencher une offensive à l'Est afin de réduire la pression sur les forces occidentales ayant pris pied en France.

Rassurez-vous, chers petits enfants, le camarade Staline, homme de parole s'il en est, lancera une gigantesque offensive deux semaines après le débarquement britanno-stazunien, laquelle détruisit un groupe d'armées complet.

Que les Occidentaux n'aiment pas les Russes, ça les regarde; mais tout de même, au cours des célébrations, un petit clin d'œil au descendant de l'ancien allié – sans lequel les choses auraient été infiniment pires – semblait de mise.


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