lundi 7 mars 2022

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Il ne faut jamais dire j’aimais


Roger et Audrey décident de se quitter. La situation semble particulièrement ambiguë entre eux, surtout au moment où ils comparaissent devant leur avocat respectif, et qu’ils se retrouvent l’un et l’autre incapables de reprocher véritablement à leur ex-conjoint quoi que ce soit de véritablement tangible. En apparence, leur désaffection provient davantage d’une lassitude, d’une espèce d’usure de la vie commune, que d’une véritable incompatibilité. Néanmoins, contre l’avis des avocats et des conseillers matrimoniaux, ils décident de poursuivre les procédures de divorce jusqu’à leur conclusion. Malgré toute leur bonne volonté, il leur faut reconnaître que la passion s’est évanouie dans leur couple et que, sans elle, ils semblent incapables de se reconnaître. Aussi jugent-ils préférable de rechercher auprès d’autres partenaires ce qu’ils n’ont su maintenir entre eux. Au fil des relations décevantes, ils constatent qu’ils échouent constamment avec des personnes qu’ils n’arrivent pas à aimer et qui, finalement, n’offrent pas ce qu’ils retrouvaient chez l’autre. Malgré leurs échecs respectifs, ils n’osent renouer ; leur orgueil ne leur permettant plus de faire marche arrière. Par contre, leurs retrouvailles se multiplient. Au hasard des rencontres fortuites, ils se donnent de plus en plus souvent rendez-vous, au début sous des prétextes fallacieux, puis ensuite ouvertement, pour le simple plaisir de se revoir. Si, au début, ils font preuve d’une certaine pudeur quant à leur vie amoureuse, ils en arrivent à se confier avec une candeur et une ouverture qu’ils ne s’étaient jamais connus, même du temps de leur vie commune. Ils s’avouent ainsi leurs pensées et leurs envies les plus secrètes. Un jour que Roger ne peut se présenter à leur rendez-vous, Audrey rentre inopinément chez elle pour surprendre son conjoint de l'heure au lit avec une femme. À la suite des explications laborieuses qui suivent, elle découvre que la femme n’est nulle autre que la maîtresse « officielle » de Roger. Déçue et profondément blessée, elle s’en ouvre à ce dernier qui lui apprend que, par mesure de vengeance, sa maîtresse lui a tout expliqué. Celle-ci, agacée par l’étrange rapport liant toujours Audrey et Roger, a fait suivre ce dernier par un détective privé. Bien que n’ayant, malgré tout, aucune preuve, elle s’est convaincue de l’infidélité de son amant. Décidée à rendre la monnaie de sa pièce à Roger, elle a pris contact avec le conjoint de sa supposée rivale. Ainsi, ensemble, ils ont décidé de se venger de la manière la plus immédiate et la plus primaire possible. Les deux protagonistes, choqués par cet ultime désastre amoureux, qui ne représente rien d’autre à leurs yeux que l’aboutissement de leur propre incurie, décident alors de renouer afin de se garantir une dernière chance de bonheur.


 – Tamarra Lavant – 202 p. – 1996 – Roman d’une grande sensibilité, laquelle n’exclut pas une certaine verdeur dans les descriptions des nombreuses scènes licencieuses, cette oeuvre n’hésite pas à questionner le rapport amoureux dans ce qu’il compte de plus intime.

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