mercredi 3 novembre 2021

Catalogue

 

L’avaleur ajouté


Dans l’Europe de l’après-guerre, Konrad, un ancien clown, tente de gagner sa vie comme avaleur de sabres. Les bombardements qui ont ravagé l’Allemagne et leurs séquelles ayant forcé la dissolution du cirque pour lequel il travaillait, il a donc décidé de faire cavalier seul. Entraîné par un ami, il réussit, au hasard d’une expédition de pillage dans les ruines de Francfort, à dénicher une voiture. Donnant d’abord ses spectacles aux forces d’occupation, il réussit à obtenir l’essence dont il a besoin pour partir en tournée. Cette tournée, qui n’est qu’une forme intéressée d’errance, le mène de ville en village où, sur les places, dans des théâtres ravagés, il donne ses spectacles à des foules le plus souvent blasées et muettes. Témoin jovial de la déconfiture de son pays, Konrad est recruté par un de ses contacts au sein des forces d’occupation britanniques qu’il retrouve par hasard. Désormais, ses spectacles se donnent avec l’assentiment de l’envahisseur conformément à la propagande officielle. Konrad, non plus dans son costume de clown mais dans celui d’un personnage effrayant incarne « l’homme au couteau entre les dents », sinistre évocation du péril rouge. Indifférent à cette récupération de son numéro, il apprécie le confort relatif qui est le sien à partir de ce moment. Aux avantages matériels s’ajoutent ceux de la renommée. Désormais connu et reconnu, Konrad possède une notoriété à laquelle il n’avait jamais aspiré auparavant. Au sommet de sa popularité, sa félicité semble totale. Cependant, des troubles de santé viennent assombrir le tableau. De plus en plus inquiété par des maux d’estomac, il apprend du médecin militaire qu’il souffre d’ulcères et que son spectacle ne peut en rien l’aider à guérir. Renvoyé par le service de propagande qui l’employait, il se retrouve totalement démuni et sans recours. Obligé de gagner sa vie, il n’a d’autre choix que de reprendre son habit de clown et de continuer ses représentations, mais cela ne fait qu’aggraver son état de santé. Déçu et révolté de l’attitude hautaine et méprisante de l’occupant à son égard, il adopte, dans le cadre de son numéro, des positions de plus en plus hostiles à l’ordre établi. Désormais suspecté de collusion avec les Soviétiques, il se voit interdit de se produire en public, entre autres tracasseries. Acculé à la misère, Konrad ne survit plus que grâce à la charité de certains de ses anciens admirateurs, dont une énigmatique jeune femme qui lui rend visite par moments. Leur relation trouble se développe jusqu’à ce que celle-ci offre à Konrad de passer à l’Est. Devant le refus de ce dernier, elle n’a d’autre choix que de lui révéler un troublant secret.


 – Ava Kellaye – 396 p. – 1992 – De son propre aveu, l’auteure est fascinée par la notion de la destinée humaine. C’est avec cette symbolique en tête que le lecteur se doit d’aborder cette oeuvre riche et dense afin d’en tirer le meilleur.

Aucun commentaire: