mardi 10 décembre 2019

Ad Vietnam æternam



En octobre dernier, on soulignait la dix-huitième année de la guerre en Afghanistan, mouture yankee. Vous vous souvenez, en 2001, quand les Russes ont prévenu le Pentagone que ça ne serait pas une partie de rigolade et que les généraux stazuniens se sont foutus de leur gueule en affirmant que la question serait réglée en deux coups de cuillère à pot? Eh bien, le pot s’est avéré beaucoup plus grand qu’ils ne pensaient.

Bref, au bout de 18 ans, les Yankees se retrouvent toujours empêtrés dans leur sale guerre, sans espoir d’une fin prochaine avec une facture sur le bras dépassant les 950 milliards de dollars (US, naturellement).

Ils ont toujours eu une façon – plutôt terre-à-terre, à vrai dire – d’évaluer leurs progrès militaires. Au cours de la guerre du Vietnam, par exemple, leur état-major avait établi un calcul assez froid à l’effet que, si leur armée tuait plus d’ennemis, la victoire serait éventuellement assurée. Ce fut l’origine du fameux body count (le décompte de cadavres), de sinistre mémoire.

James F. Dobbins,
toujours si sympathique
Pour en revenir à l’Afghanistan, James F. Dobbins, un diplomate yankee en 2001, avait établi un barème afin d’estimer les progrès de l’intervention sur le terrain: «C’est le point de référence que j’avais proposé. Si [le nombre de civils tués] augmente, vous êtes perdant. S’il baisse, vous gagnez.»

En 2018, le nombre de civils afghans tués était de 3804, selon l’ONU. Le nombre le plus élevé recensé à ce jour.

C’est à se demander ce que les Yankees gagnent à étirer une défaite.

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