vendredi 1 juin 2018

La mort des zéros



Je vous préviens tout de suite, c’est une histoire abracadabrante. À tel point que son haut degré d’improbabilité en plombe sérieusement toute crédibilité.

La toile de fond est constituée du journaliste Arkadi Babtchenko et de sa relation houleuse avec le pouvoir russe, en particulier la personne de Vladimir Poutine. Notons en passant que, bien que de nationalité russe, Arkadi a hérité d’un patronyme ukrainien. Héros de guerre, il a servi dans les rangs de l’armée russe à deux reprises lors des conflits en Tchétchénie. Par la suite, il était devenu journaliste et, depuis, s’était montré extrêmement critique à l’endroit du Kremlin. Il n’avait d’ailleurs eu d’autre choix que de se réfugier à Kiev, craignant pour sa sécurité.

À tel point que les services secrets ukrainiens (SBU) ont monté toute une mise en scène, allant jusqu’à prétendre que M. Babtchenko avait été abattu à la porte de son appartement, mardi dernier. Déclaré mort par les autorités, l’attentat avait soulevé une forte émotion en Ukraine. Le lendemain, en pleine conférence de presse, la malheureuse victime est apparue en pleine forme.

L’histoire alambiquée que l’on a servie alors a été que la sinistre comédie avait permis de débusquer la personne ayant projeté de tuer M. Babtchenko et de démanteler tout le réseau d’assassins, lesquels prévoyaient de s’en prendre à une trentaine d’autres individus. Lesquels? Pourquoi? Il ne semblait pas important de le préciser.

Bref, Arkadi est par bonheur pétant de santé et, maintenant, Moscou ayant sans doute appris sa leçon, on semble tenir pour acquis qu’il ne sera plus jamais question de s’en prendre à sa personne. Sinon, la réputation du Kremlin risquerait d’être entachée. Et cette fois, ce serait vrai!

Une fois n’est pas coutume…

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