Nul pays n’est sans doute mieux placé – sur le plan de l’hypocrisie – que les Stazunis quand vient le temps de critiquer les autres sur la question des droits de la personne.
J’en veux pour preuve le dernier remue-ménage à la Maison-Blanche, alors que l’ancien chef de la diplomatie, Rex Tillerson, a été viré sans ménagement, sinon pour un captieux mot de remerciement sur Twitter. On savait que Tillerson Rex s’entendait assez mal avec son patron, ce cher et estimé à sa juste valeur Donald Trompe. Mais de là à le jeter juste avant une éventuelle rencontre au sommet avec la vaillante République démocratique populaire de Corée, sans compter cette inutile et surréaliste renégociation de l’ALENA et l’instauration de barrières douanières avec l’Europe, il y a odeur de maladroite incompétence.
Comme il ne faut jamais s’arrêter en si bon chemin, mon pote Donald a décidé de nommer à la place celui qui était chef de la CIA jusque-là, l’inénarrable Mike Pompeo, espion en chef, tenant de l’extrême droite yankee et ancien militaire – ça n’en fera qu’un de plus (John Kelly, H.R. McMaster, James Mattis, etc.) dans l’entourage présidentiel.
Tandis qu’on y était, il a bien fallu remplacer M. Pompeo à la tête de la CIA. Alors, on aurait pu choisir quelqu’un au passé irréprochable, mais c’eut été gauche dans ce pays au bord du fascisme. Donc, on a jeté son dévolu sur Mme Gina Haspel. Le nom ne vous dit rien? C’est parce que vous n’êtes ni Thaïlandais ni un militant vaguement soupçonné d’activités terroristes. En effet, cette chère et pimpante Mme Haspel était, en 2002, directrice d’une prison secrète de la CIA en Thaïlande où on a pratiqué la torture sans retenue. À tel point que, en juin 2017, le Centre européen pour les droits constitutionnels et les droits de l’homme a demandé au gouvernement allemand de lancer un mandat d’arrêt contre elle.
Dommage pour Gina, il lui faudra attendre l’annulation du mandat avant de pouvoir aller torturer à Berlin.
Une douche froide, en quelque sorte.
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