mardi 5 décembre 2017
La chose sûre a son pied
Encore une fois, il s’est trouvé un cAnadien dans l’âme pour donner une leçon au Québec. Gros avantage, il n’a pas fallu aller le chercher loin, celui-là; il habite la région de Québec – la ville, ce coup-ci – puisqu’il enseigne à l’Université Laval.
Voilà que M. Abdelwahed Mekki-Berrada, c’est son nom, est un professeur d’anthropologie. Alors on semble vouloir nous faire croire qu’on doit avaler la couleuvre sans rien dire, puisqu’il doit savoir de quoi il parle. Et que dit-il, ce cher brave homme?
Eh bien, sitôt qu’il aperçoit une tribune de libre, il grimpe dessus afin de raconter à qui n’a pas eu l’occasion se sortir de la salle avant qu’on verrouille les portes que la montée de l’anti-islamisme – qui est un terme plus exact à mon humble avis que le terme «islamophobie» – dans la Belle Province est due à une carence du peuple québécois. En effet, ce problème découle d’une «crise d’identité non résolue et [de] la peur de ne plus exister comme peuple ou comme culture», selon ce grand intellectuel que la planète entière nous envie.
Ah bon… Eh bien, je comprends tout maintenant!
En fait, pas tout à fait tout. Parce que l’anti-islamisme est aussi présent, entre autres, en France et aux Stazunis, par exemple. Et s’il existe deux peuples qui n’ont pas de problème d’identité non résolue, ce sont bien ces deux-là. Sans compter qu’ils n’ont pas peur de ne plus exister comme culture, non plus. La culture française n’est pas en danger de disparaître et celle des Stazunis n’est pas en danger d’apparaître. Alors son explication ne tient pas la route.
Et puis, si l’anti-islamisme du peuple québécois est une conséquence de son insécurité culturelle, comment se fait-il qu’il n’a développé aucun anti-hindouisme ou aucun anti-bouddhisme, pour ne nommer que ceux-là? Serait-ce parce que les tenants de ces religions se contentent de pratiquer leur culte entre eux et ne cherchent pas à l’imposer directement ou indirectement à d’autres? Peut-être que l’anti-islamisme des Québécois provient du fait que, par le passé, ils ont eu à subir les abus d’une autre religion aux origines proche-orientales tout aussi intolérante et que, au tournant des années 1960, ils ont réussi à se débarrasser de son pouvoir délétère.
Finalement, il est fort probable que l’anti-islamisme des Québécois soit une intolérance de l’intolérance. En soi, je trouve que c’est une vertu.
Mais tout cela, ce ne sont que des hypothèses. Ce qui est une chose sûre, par contre, c’est que ce n’est pas parce qu’on est professeur d’université qu’on sait forcément de quoi on parle.
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