mardi 7 novembre 2017
Pote en ciel
Qu’est-ce qu’Alison Hewson, Charles Philip Arthur George Windsor, prince de Galles, et le fils de Pierre Elliot Trudeau ont en commun? Ils sont tous trois des proches – pour ne pas dire des potes –, respectivement, de Bono, d’Elizabeth II et de Stephen Bronfman. Qu’est-ce que ces trois-là ont en commun? Ils ont tous eu recours à de l’évasion fiscale, s’il faut en croire les «Paradise Papers» diffusés dernièrement. Ces documents font état des avoirs placés dans des paradis fiscaux par des personnalités connues.
Bien évidemment, les quidams mentionnés ci-dessus ne sont pas les seuls – et de loin – à s’adonner à ce genre de pratique hautement discutable. Car ce à quoi servent les paradis fiscaux, et à rien d’autre, c’est de se soustraire à ses obligations citoyennes. Alors, quand de grands philanthropes, comme Bono, ou des chefs d’État, comme Elizabeth II pour ne nommer qu’elle, viennent nous faire la leçon sur l’importance du partage et de l’entraide, j’aimerais qu’ils commencent par faire le ménage de leur cour.
Remarquez, pour eux, «faire le ménage» consiste surtout à effacer les traces de leur prévarication – car c’est bien de cela qu’il s’agit –, de sorte que certains ex-politiciens ou des juristes, par exemple, peuvent toujours affronter les micros en affirmant haut et fort qu’ils n’ont jamais eu recours à de si basses pratiques. Jusqu’à ce qu’on les prenne, éventuellement, la main dans le tiroir-caisse.
La prochaine fois qu’on remettra en question votre générosité humanitaire ou votre conscience sociale, surtout si cette critique provient de l’une ou l’autre de nos soi-disant «élites», n’hésitez pas à répondre que vous, au moins, vous payez vos impôts.
Pour elles, cela n’est qu’une potentialité évitable.
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