mardi 11 juillet 2017
Padula dans la semoule
Dans le sillage de l'attaque de la mosquée à Québec, au cours de laquelle 6 personnes ont perdu la vie fin janvier, un résidant de Kirkland, M. Antonio Padula, avait émis des commentaires haineux. En fait, ses propos semblaient inciter ses lecteurs à tuer des musulmans.
Le lendemain de la publication de ses tweets, soit le 1er février, la police rendait visite à son domicile et procédait à son arrestation. À l'époque, l'affaire avait fait grand bruit au sein de la communauté anglophone montréalaise.
Maître Julius Grey lui-même, ce grand humaniste que le monde nous envie, constamment prêt à monter au créneau lorsqu'il s'agit de se porter au secours des innocents au cœur pur, avait déploré cette arrestation. Maître Grey, toujours aussi ouvert d'esprit, avait invoqué le droit à la liberté d'expression pour défendre M. Padula. Il avait même affirmé qu'il était impossible de distinguer, dans un commentaire du genre, entre la haine véritable et l'innocent sarcasme.
On peut se demander ce en quoi aurait constitué la réaction de l'auguste juriste si les commentaires avaient été proférés par une autre personne, appartenant par exemple à un groupe plus majoritaire, à l'endroit d'une minorité proche-orientale. Mais évitons de digresser dans de fallacieuses hypothèses.
Quoi qu'il en soit, le système légal a fini par trancher dans l'esprit de justice, d'équité, de droiture, d'impartialité, de rectitude, d'objectivité et d'honnêteté qui le caractérise toujours. M. Padula a reconnu sa culpabilité, hier. La cour, eu égard à son aveu d'avoir incité à la haine ethnique, lui a attribué la peine la plus sévère qu'elle a pu imaginer, c'est-à-dire une absolution totale.
Il est peu probable que M. Padula porte sa cause en appel, compte tenu des circonstances.
Laissons le mot de la fin au sage et admirable Julius Grey, dont les propos sont de bon conseil: «Assurez-vous que vos commentaires sur les réseaux sociaux restent neutres.»
La neutralité, c'est tellement rare de nos jours…
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