lundi 13 juin 2016
Où, les gants?
Le hooliganisme n'est pas – et de loin – un phénomène récent. Depuis essentiellement la fin du XIXe siècle, au Royaume-Uni, des incidents disgracieux ont été déplorés dans le cadre de matchs de football (calcio ou soccer, selon les cultures). Cependant, c'est surtout à partir de 1985 – le drame du Heysel en Belgique – que les hooligans britanniques se sont fait connaître et craindre.
Depuis, hélas, ils ont fait des petits un peu partout en Europe, mais surtout en Allemagne, en France, en Belgique, aux Pays-Bas et en Italie. Mais le Royaume-Uni reste encore aujourd'hui le principal nid du hooliganisme, lequel n'a toujours pas l'habitude de mettre des gants blancs.
Pendant des années, en effet, les supporters violents des clubs britanniques ont laissé quantité de blessés dans leur sillage. Si, chez eux, des mesures ont été mises sur pied afin de contenir les débordements, les autres pays ont été plus lents à réagir, de sorte que la violence des fans britanniques a été tout naturellement exportée. C'est d'ailleurs avec une grande tolérance que les autres pays ont subi le phénomène, se contentant, lors des échauffourées, de faire donner l'anti-émeute, mais sans chercher à réprimer le mouvement par des mesures préventives. Tout au plus a-t-on, dans la presse, blâmé certains groupes, mais sans jamais mettre sur la sellette le gouvernement britannique.
Lors de la présente coupe d'Europe de foot, il y a eu des débordements déplorables à Marseille, dans le cadre d'une rencontre entre l'équipe de Russie et de celle d'Angleterre. Curieux retournement du destin, cette fois, ce sont les casseurs russes qui ont infligé une volée de bois vert aux hooligans anglais, laissant même un des leurs sur le carreau dans un état grave.
Autre retournement, encore plus curieux, on a vu les organisateurs de la compétition blâmer la Russie. Ils envisagent sérieusement d'entamer une procédure disciplinaire contre sa Fédération de football. Fini la belle tolérance dont on avait toujours fait preuve par le passé à l'endroit des Britanniques dans des situations similaires.
Est-ce un recours des plus tardifs à l'encontre de la violence ou simplement la marque d'un préjugé mesquin?
Nous verrons à la prochaine bagarre de soûlons dans les gradins.
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