dimanche 21 février 2016

Jeb!


C'est avec étonnement que les observateurs de la scène politique yankee ont appris hier le retrait de la course à l'investiture républicaine de John Ellis Bush, mieux connu sous le sobriquet de «Jeb». Dans les faits, il s'agit de la fin d'une dynastie, laquelle, à l'instar de la vaillante République démocratique populaire de Corée, avait vu le pouvoir exécutif transmis de génération en génération.

Pourtant, c'était avec une immense confiance que l'establishment républicain avait fondé ses espoirs en la personne de «Jeb». En effet, on croyait alors jouer sur les deux tableaux. Celui de la tradition, d'abord, puisqu'on pouvait compter sur le nom de Bush, derrière lequel se trouvait tout un réseau d'influence pouvant s'avérer profitable une fois son protégé bien assis dans le bureau ovale. Cela ne pouvait que plaire aux plus traditionalistes militants républicains.

Ensuite, il s'agissait d'un Bush nettement plus éveillé que son prédécesseur et pourtant aîné. Ainsi, laissant espérer que les gaffes passées ne se reproduiraient plus, il devenait envisageable qu'une frange moins conservatrice parmi les républicains se rallierait en masse à ce favori.

Enfin, ne négligeons pas non plus le fait que les moyens financiers mis à sa disposition furent colossaux, ce qui augurait au mieux pour sa campagne à l'investiture.

Ce fut la grande erreur des penseurs du parti et du clan Bush que de tabler sur – sinon l'intelligence – à tout le moins une moins grande ineptie de leur poulain. C'était méconnaître là, et ce profondément, la mentalité du militant républicain moyen. Non pas dépassé à gauche ou à droite quant à ses idées politiques, «Jeb» le fut par l'outrance et la bêtise. Donald Trump le condamna à un rôle secondaire et la baisse de régime que cela entraîna le vit être relégué, au final, à l'arrière-scène par les autres candidats.

Ainsi donc, l'establishment du Parti républicain n'a d'autre choix que de se rallier derrière un autre favori, surtout s'il est décidé à faire obstacle au mieux à Donald Trump qui, avec le tiers des voix républicaines, semble malgré tout en position relativement faible s'il veut s'imposer à l'encontre de la volonté des pontes.

Qui prendra la relève anti-Trump? Mystère. La question reste ouverte: «Quand est-ce qu'on dynastie?»

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