mardi 23 février 2016

Sorry about that, people! (SAME THING IN FRENCH)



Dans la plusse meilleure province du plusse meilleur pays du monde, en 1910, un règlement caractérisé par sa profonde justice et son inflexible esprit démocratique, tout empreint de respect et de componction, était voté par l'assemblée nationale à Torontow. Il s'agissait du légitime Règlement 17 interdisant, par décret gouvernemental, l'enseignement du français dans toutes les écoles, y compris celles se trouvant dans des zones à forte présence francophone, le fameux «là où le nombre l'exige». Eh ben, en 1910, le nombre n'exigeait rien du tout!

Remarquez, c'était une mesure tout à fait démocratique. Les «frenchophones» représentaient alors seulement 10 % de la population et le premier ministre ontarien-là de l'époque, James Whitney (speak whitney, sans doute) craignait une «invasion québécoise». Comme quoi, pour être premier ministre de l'Ontario, il ne suffit pas d'être anglais et obtus, encore faut-il être crétin.

À ce propos, la première ministre actuelle de ladite province, la belle et sexée Kathleen Wynne (une winner, sans doute), a présenté hier des excuses officielles aux francophones de sa province à propos du Règlement 17. Elle l'a fait devant la statue de M. Whitney, qui se dresse encore devant la législature provinciale. Si la statue est toujours en place, c'est sans doute une marque de reconnaissance de la part de son peuple. En effet, en 2016, soit plus de un siècle après l'entrée en vigueur du Règlement 17 – lequel fut abrogé de mauvaise grâce en 1927 –, les frenchophones ne représentent désormais que 4 % de la population.

Bref, il est toujours temps de s'excuser, une fois que l'irréparable est accompli, n'est-ce pas madame Wynne?

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