Pas plus tard
qu’hier, le Québec – et en particulier la région de Québec – était plongé dans
les affres du processus démocratique. Vous savez cet exercice que ne nous envient
que les gens qui n’y ont pas accès. Quant aux autres, la simple évocation de
devoir – dans tous les sens du mot – se rendre à l’isoloir constitue une corvée
des plus horripilantes, comme l’indique particulièrement leur réaction
devant l’éventualité d’un référendum ou de toute autre forme de plébiscite.
Les malheureux
électeurs d’hier ont d’ailleurs été confrontés à un choix d’autant plus
cornélien qu’il n’en était pas un. C’est-à-dire que, dans le cadre du
«pseudo-mystère de Québec», les gens étaient présentés devant deux bras droits. Pas «adroits», mais bien «droits», comme dans «candidats de
la droite». En apparence, le fait que les principaux candidats prônaient tous
des politiques de droite semblait faciliter la décision pour le public.
En réalité, cela compliquait le choix. Quand les favoris tiennent
le même discours économique et social, comme un écho qui se répond, de quel
côté pencher?
Un exemple. Dans
la circonscription de Chauveau, on assistait à l’affrontement entre Véronyque
Tremblay, une ex-journaliste, pour le PLiQ, et Jocelyne Cazin, une ex-journaliste, pour la CAQ. La présence de tant de
«Y» sur un bulletin de vote ne faisait rien pour faciliter la distinction de
l’une par rapport à l’autre. Eh bien, c’est le PLiQ qui l’a emporté, avec les
honneurs faut-il le préciser. Apparemment, dans la région de Québec, les gens
ne sont pas touchés par les inconvénients qu’implique la politique d’austérité
du gouvernement de M. Philippe Couillard (le nom est marrant). Vivent-ils sur
une autre planète? Sont-ils inconscients ou volontairement mal informés?
Peut-être qu’ils sont sourds et aveugles – pardon: mal-entendants et
mal-voyants.
Qu’importe, cela
fait partie du «mystère de Québec». À la vérité, il n’y a pas de quoi
s’interroger quand on replace ledit «mystère» dans son contexte historique. Il
n’y a qu’à songer avec quel empressement les autorités civiles et religieuses de
la ville se sont jetées dans les bras du conquérant au lendemain de la bataille
des plaines d’Abraham. Sous la domination étrangère, Québec devint de facto une
ville de garnison, puis une ville marchande faisant prospérer surtout des britanniques grâce au commerce du bois d’œuvre. Par la suite, elle
devint une ville de fonctionnaires, une catégorie professionnelle rarement
reconnue pour son parti-pris progressiste.
Mais, allez-vous
me dire, il n’y a pas que des militaires obtus, des bourgeois avides et des
fonctionnaires réactionnaires à Québec et vous aurez parfaitement raison. Il
n’y a qu’à voir les cotes d’écoute des radios poubelles pour le constater.
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