En octobre 2005, on assistait au déblocage des fameux «lucides» avec nul autre que not'bon maître Lucien Bouchard en tête. Il y a une décennie, c'était le mot-valise qui ne voulait dans les faits rien dire, mais qui servait à faire taire tout le monde.
Le temps a passé depuis ces anciennes sottises, et voici que les nouvelles bêtises sont à notre porte, pas plus signifiantes, mais au moins on dirait – c'est une impression toute relative, il est vrai – que, maintenant, les gens sont moins portés à gober sans rien dire. La nouvelle mode est donc de fourguer le terme «austérité» partout et en toute occasion. Premier ministre, président du conseil du trésor, ministre des finances – quand ce ne sont pas les autres ministres qui n'ont pas à se mêler d'économie – tout le monde ânonne en cœur.
Austérité par-ci, austérité par-là, et swinguez votre compagnie!
Ce qu'on oublie toujours de mentionner, c'est que voilà un quart de siècle environ qu'on nous serre la ceinture avec le couteau sous la gorge, et qu'on n'est pas plus avancés, sur le plan de l'équilibre budgétaire, pour autant. Bref, l'austérité, ça ne marche pas!
En fait, ça marcherait peut-être, si l'argent qui ne nous revient plus n'était pas dilapidé par le gouvernement sous forme d'abris fiscaux, de ristournes, de remises et d'autres faveurs à l'endroit d'une bourgeoisie avide qui, contrairement à une légende tenace, ne veut pas du tout que l'État comprime ses dépenses, bien au contraire. Elle veut seulement que tout le fric lui revienne. De là les idées de sous-traitance, de PPP et de privatisations qui, mises ensemble, nous coûtent plus cher que jamais.
À ce compte-là, on n'a peut-être pas, finalement, les moyens d'être austères.
lundi 29 décembre 2014
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