De tout temps, on nous a dit et répété que c'était le grand avantage du capitalisme, comparativement aux économies dirigées. Je parle, bien entendu, de la concurrence. Oui, car, s'il fallait en croire le discours dominant, le principe sous-jacent à la concurrence ne pouvait que garantir aux consommateurs des prix plus bas et des services de meilleure qualité.
Ce bobard pèse encore d'un certain poids dans l'imaginaire collectif, alors que les faits le contredisent un peu plus chaque jour. C'est sans doute pourquoi l'idée de la saine concurrence demeure maintenant confinée justement au règne de l'imaginaire.
S'il est bien une catégorie de la population qui cherche constamment à éliminer la concurrence, c'est celle des capitalistes eux-mêmes. Leur seul souci consiste en une démarche visant à concentrer les moyens de production dans un nombre de mains sans cesse plus restreint. Que l'on considère seulement l'industrie pétrolière, les banques, le monde des médias et celui de l'industrie automobile. On constate tout de suite que, d'un pays à l'autre, chacun de ces domaines est contrôlé par moins d'une petite dizaine de sociétés, sur le conseil d'administration desquelles siègent les mêmes personnes.
Bref, les premiers à maudire le principe de la concurrence, ce sont justement ceux-là qui s'en servent comme paravent afin de masquer leurs magouilles.
Ainsi, la concurrence est une fiction, au même titre que la libre circulation des biens et services qui est étroitement contrôlée afin qu'elle ne profite pas aux adversaires. Au même titre que la théorie du ruissellement, selon laquelle l'enrichissement d'une minorité de la population finit par déborder vers les couches moins favorisées; ce qui n'arrive jamais, le réservoir des riches étant de dimensions infinies. Au même titre que le génie de l'entreprise privée devant se substituer à l'État afin de mieux bénéficier à la population, quand cette amélioration consiste à réduire les services et à en augmenter systématiquement le coût.
La seule véritable concurrence est celle existant entre le discours du capitalisme et sa réalité.
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