mercredi 16 juin 2021

L’œuvre nie

 



À la fin de l’avant-dernier siècle, l’empereur d’Allemagne Guillaume II avait lancé une expression qui a fait flores depuis. C’est lui qui fut le premier à parler du «péril jaune», c’est-à-dire la menace que faisaient peser sur la belle et grande civilisation occidentale les masses de l’Asie, en particulier celles de la Chine. Il appert que, à cette époque, le racisme n’était pas considéré nécessairement comme un défaut; à moins, évidemment, qu’il soit dirigé contre des Blancs.


Quoique délaissée, surtout à partir de la Première Guerre mondiale, la notion de «péril jaune» a commencé à reparaître graduellement, dès la guerre de Corée, alors que la Chine s’est imposée sur la scène internationale. Si, à ce moment, ce furent surtout ses initiatives militaires qui suscitèrent une certaine inquiétude, les choses allaient évoluer par la suite.


Or, l’aspect militaire allait s’effacer progressivement avec la fin de la guerre froide et la chute du socialisme en Union soviétique, la Chine allait se lancer dans une étourdissante croissance économique qui allait en faire le pays ayant le plus fort produit intérieur brut de la planète, en 2014.


Évidemment, les économies occidentales appréhendent désormais une telle puissance commerciale, surtout que ladite puissance est en train d’étendre son influence sur tous les continents, principalement avec ce gigantesque projet de la Nouvelle route de la soie qui vise à faciliter les échanges, avec bien entendu la Chine au centre de ce réseau planétaire.


Comme les pays occidentaux sont incapables de concurrencer la puissance économique chinoise, il faut s’y prendre autrement. Aussi est-ce sur le plan des droits de la personne que le G7, dernièrement, a décidé de lancer ses attaques contre le grand rival asiatique.


Il est toujours savoureux d’entendre les anciens pays impérialistes – comme la France, le Royaume-Uni et l’Allemagne –, ainsi que les nouveaux – comme les Stazunis –, parler de droits qu’ils n’ont jamais respectés. Par conséquent, leur discours fait face à un imposant scepticisme sur cette question.


C’est comme lorsqu’ils invoquent constamment la prospérité capitaliste. À l’image des ovnis, tout le monde en a entendu parler, mais personne ne l’a jamais vue.


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