vendredi 8 février 2019
Otéra opéra
Otéra – un prêteur hypothécaire – est une filiale de la Caisse de dépôt et placements du Québec. Dernièrement, une enquête menée de main de maître par des journalistes du Journal de Montréal (oui, je sais, j’ignorais qu’il en restait chez la feuille de chou) ont révélé au grand jour une magouille au sein d’Otéra. Cette dernière, disais-je, est une filiale de la CDPQ, mais elle compte également elle-même des filiales, dont MCAP.
Or, le président d’Otéra, propriétaire d’édifices à revenus, s’est fait accorder par MCAP 11 prêts pour un total de 9,2 millions de dollars (rassurez-vous, ce ne sont que des dollars cAnadiens), depuis 2010. Cela en contravention avec les règles et procédures de la CDPQ dont le PDG d’Otéra, M. Alfonso Graceffa, n’avait apparemment cure.
Lorsque le scandale a éclaté au grand jour, la CDPQ s’est immédiatement souciée de limiter les dégâts: enquête interne, resserrement des mesures de vérification, etc. En outre, on apprend aujourd’hui que M. Graceffa s’est temporairement retiré de son poste, ce qu’il ne faudrait ni interpréter comme une démission ni comme un quelconque aveu à mots couverts, tant s’en faut. Il a même pris la peine de préciser que son geste n’aurait effet que le temps que l’enquête suive son cours.
On ne peut qu’être surpris par la discordance régnant à la CDPQ. En effet, en 2009, l’ancien PDG de cette vénérable institution, M. Henri-Paul Rousseau, avait trouvé le moyen de lui faire perdre plus de 38 milliards de dollars (toujours cAnadiens, fort heureusement). Quelle a été sa sanction? Il s’est trouvé une sinécure chez Power Corporation et on l’a mis sur les rangs pour recevoir l’Ordre du CAnada.
Que cela serve de leçon à M. Graceffa, ce petit joueur qui aura manqué d’ambition toute sa vie.
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