samedi 29 décembre 2018

Populiss!



Comme on sait, le conservateur Maxime Bernier, qui a si bien servi Stephen Harper pendant des années, a rompu les amarres avec son ancienne formation politique. Il a jeté les bases d’un nouveau parti de droite (Parti populaire du CAnada [Papoc?]) et entend présenter des députés à l’échelle du pays – ainsi qu’au Québec – d’ici les prochaines élections.

On a remarqué ces derniers temps que M. Bernier, qui traîne malencontreusement une réputation de naïveté – dans l’acception la plus négative du terme –, a reçu, tant de la part des observateurs que des acteurs de la politique, une étiquette de «populiste».

Certains leaders considèrent cela comme un dénigrement et se récrient chaque fois que ce qualificatif est utilisé à leur endroit; et on sait qu’il est utilisé à tort et à travers pour brocarder des politiciens, quelle que soit leur tendance. Cependant, le populisme est généralement attribué à la droite; il instrumentalise la démagogie la plus brute; il s’inspire constamment d’analogies et de solutions simplistes; et il encourage la plupart du temps des actions à la fois brusques, sans appel et irréfléchies.

Or, au cours d’une entrevue radiophonique, M. Bernier n’a pas hésité à répondre à ses détracteurs sur ce chapitre, avec toute la verve fleurie qu’on lui connaît. Il a répliqué du tac au tac qu’il ne voyait rien de mal à être populiste, à condition d’être un populiste intelligent. On reconnaît bien là un style qui s’apparente à celui de Jean Perron, ce grand apôtre de l’aphorisme lourd de sens, et qui témoigne peut-être de l’innocence de M. Bernier face à de telles accusations de populisme.

Je suppose que ce dernier ne verrait pas d’un mauvais œil que d’aucuns le qualifient justement d’innocent, à condition que ce soit un innocent intelligent.

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