dimanche 25 mars 2018
Les deux vitesses de la démocratie
Combien de fois entend-on parler en termes ronflants de «la» démocratie? Qui ne se repaît avec ce terme, particulièrement en Occident? Or, c’est une erreur. Il n’y a pas «la» démocratie, mais bien «des» démocraties. En tout cas, il y en a au moins deux.
Tout d’abord, il y a la démocratie qui dérange. Celle qui, en toute légitimité, risque de modifier l’ordre établi, qu’il s’agisse de l’ordre économique ou de l’ordre politique. Quel que soit le cas, cette démocratie-là est toujours mal vue. Le problème majeur avec elle, c’est qu’on ne peut la balayer du revers de la main, parce que, justement, elle est à la fois légitime et démocratique, étant la manifestation indéniable de la volonté populaire. Le meilleur exemple est bien entendu le référendum catalan de 2017. Pas moyen de l’ignorer, mais combien difficile de l’accepter pour plusieurs.
Ensuite, il y a l’autre démocratie, laquelle est quand même déjà un peu moins démocratique. C’est celle qui utilise tous les prétextes – et tous les artifices – pour miner la première et, surtout, pour la faire disparaître si cela est possible. Elle s’est particulièrement illustrée en Espagne à la suite dudit référendum, et ce, avec le consentement tacite, voire actif, de toutes les «démocraties» occidentales. On s’étonne même que le fils de Pierre Elliott Trudeau ne se soit pas déguisé en bandérilléro pour l’occasion.
Oui, deux démocraties. Ou peut-être la même qui n’hésite pas à changer de vitesse quand les profiteurs n’y trouvent plus leur compte.
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