mardi 25 avril 2017
L'important, c'est de participer
Ce qu'il y a de bien avec le sport professionnel, c'est qu'il s'agit d'une activité qui génère des millions de dollars. Cela explique pourquoi les élites financières se précipitent dans des projets visant à implanter des équipes dans leur ville, et deux ou trois fois plutôt qu'une.
Comme on sait, les bourgeois excluent toute ingérence des gouvernements – fussent-ils bassement municipaux – dans leurs affaires. «L'État n'a pas à se mêler de business», est le leitmotiv incontournable de notre belle époque capitaliste sauvage «mur-à-mur». Aussi, les paliers de gouvernement sont-ils toujours tellement fiers de pouvoir affirmer qu'ils ne subventionnent pas le sport professionnel. Cela, n'est-ce pas, serait doublement immoral: à la fois sur le plan de l'ingérence et sur celui plus discutable encore de la contribution immodérée à des gens depuis fort longtemps pleins aux as.
Du moins, c'est ce qu'on vous raconte régulièrement, et que vous choisissez de croire. Tout au moins jusqu'à ce que l'évidence à l'effet du contraire vous jaillisse en plein visage, comme aujourd'hui, alors qu'on «apprend» que les taxes foncières de deux des équipes de sport professionnel montréalaises ont chuté d'environ 25 %.
D'une part, comme il n'y en a pas une des deux qui a remporté un championnat depuis un sacré bout, cela représente en quelque sorte un incitatif à l'incompétence. C'est comme si votre patron vous accordait un bonus parce que vous ne faites pas votre boulot correctement. De l'autre, il s'agit d'une subvention indirecte, car qui croyez-vous devra allonger le fric pour combler ce manque à gagner dans les coffres municipaux? C'est vous!
On sait que l'administration de Denis «de poule» Coderre se décarcasse pour ramener à Montréal une équipe de baseball, dont personne ne voulait depuis la fin des années 1990, à grands renfort d'un stade dont on vous refilera la facture. Ça ne fera qu'alourdir le fardeau que représentent en permanence ces millionnaires du sport, alors que tant d'autres dossiers exigeraient une attention – et des ressources – prioritaire.
Comme disait Pierre de Coubertin, l'important c'est de participer… à l'effort financier.
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