Vous n’êtes pas sans savoir que les Stazunis sont un pays
ayant depuis longtemps réglé son problème de racisme. C’est pourquoi, là-bas,
la police n’a plus de retenue quand vient le temps de s’en prendre à des Noirs.
Évidemment, qui dit manque de retenue dit aussi manque de mesure et, parfois,
le «suspect» reste sur le carreau de manière définitive. Rien qu’en 2014, c’est
arrivé 628 fois, toutes races confondues; mais avec une forte surreprésentation
de gens de race noire.
Dernièrement, c’est à Baltimore que la police a «manqué de
retenue», ce qui a immédiatement déclenché des protestations. Comme la coupe est
présentement plus que pleine à ce chapitre, les protestations ont viré à
l’émeute. La police s’est-elle trouvée débordée? Qu’à cela ne tienne! On a fait
venir l’armée. La garde nationale, en fait – c’est-à-dire la milice –, qui est
comme l’armée, mais avec une discipline moins rigoureuse.
À nouveau, le pays – et surtout les médias – a ses vapeurs
habituelles au sujet des débordements violents, ce qui permet de noyer le
poisson quant au profilage racial de la part des forces de l’ordre.
Une anecdote a séduit les journalistes stazuniens, l'autre jour. Toya Graham, une brave mère de famille qui regardait à la
télévision un reportage en direct des affrontements entre policiers et
manifestants, a reconnu, parmi ces derniers, son propre fils. Le sang de la
dame ne faisant qu’un tour, elle s’est précipitée sur les lieux pour morigéner
vertement son rejeton et lui asséner quelques bonnes gifles conséquentes. Le
tout, évidemment, sous l’œil avide des caméras. Il n’en fallut pas plus pour
qu’on l’acclame «maman de l’année». En effet, les éloges n’ont pas tardé à
fuser, tant de la part des autorités policières que des médias, ce qui lui
valut une notoriété aussi émue qu’instantanée.
Comme quoi le maintien du statu quo mène à tout, à condition
de ne pas en sortir.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire